La variole du singe est une zoonose, une maladie infectieuse ayant une origine animale. Elle est causée par le « virus de la variole du singe », ou « Monkeypox Virus » appartenant aux « orthopoxvirus ». On en connait deux clades (groupes descendant d’ancêtres communs) : l’un dit « de l’Afrique de l’Ouest » et l’autre de « l’Afrique centrale ».
Sa transmission de l’animal vers l’humain se fait par contact direct avec des fluides biologiques provenant d’animaux morts ou vivants, porteurs de la pathologie. La transmission interhumaine est limitée, mais peut se faire par voie respiratoire, par contact direct ou indirect avec des liquides biologiques (vêtement, linge de maison…). Le virus est aussi capable d’entrer par des lésions sur la peau, par les voies respiratoires ou les muqueuses. La transmission par voie aérienne nécessite un contact face-à-face prolongé. Cette virose peut être considérée comme une maladie sexuellement transmissible (MST).
Un lecteur m ‘a adressé ces jours ci des photos de lésions buccales que plusieurs praticiens dentistes et médecins n’ont pas été capables d’identifier.
Moi non plus je ne les avait avait jamais vues. Piqué au vif, je me suis immédiatement plongé dans une recherche approfondie sur internet (quel instrument merveilleux lorsqu’il est bien utilisé, autrement qu’à colporter des ragots).
Ces lésions buccales étaient accompagnées d’un grosse adénopathie douloureuse sous maxillaire, ainsi que des macules cutanées sur le dos.
Il s’en est fallu de peu que je fasse le diagnostic car j’ai trouvé sur internet un photo très ressemblante.
Voici le lien de l’article très complet trouvé sur Google:
https://jcda.ca/fr/article/b144
Plusieurs diagnostics y sont évoqués, mais il n’est pas fait allusion à des lésions cutanées, ni a une adénopathie. Peut être sont elles passées inaperçues? Peut qu’à la lumière des documents que j’apporte on pourrait modifier ou compléter le diagnostic. Finalement le diagnostic de mycose semble avoir été retenu.
En réalité les lésions cutanées de la variole du singe sont différentes, et il s’avère qu’à 6 jours, celles de mon lecteur se sont améliorées avec un traitement anti mycosique.
A 6 jours voilà la photo des lésions buccales de mon lecteur:
Le prélèvement fait à mon lecteur a conclu à une mycose. Y a-t-il une baisse immunitaire qui favorise l’apparition de la mycose? Ou est-ce une coïncidence?
En tous cas une chose est sûre, mon lecteur nous a fait faire une grosse avancée dans la connaissance de la variole du singe, et nous pouvons l’en remercier.
Cher Docteur,
Bravo pour cet article, je suis ravi d’avoir servi à ce cas pratique.
Peu importe que vous n’ayez pas trouvé le diagnostic exact, pour lequel vous avez mis du cœur à l’ouvrage, vous m’avez surtout tout de suite rassuré en écartant les pires scénarios (cancer, tumeur…).
Merci pour votre réactivité et votre disponibilité sans faille.