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Extraction simple d’une dent.

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Article remis à jour le 05/07/2020.

Comment extraire une dent? L’extraction dentaire est certainement le premier acte chirurgicale que l’homme a appris à faire.

Avant toute extraction, il convient de s’assurer de la dent qui doit être extraite, bien vérifier qu’il n’y a pas eu d’erreur concernant le numéro de la dent dont l’extraction est demandée et  que toutes les options thérapeutiques ont bien été envisagées.

Une fois ces contrôles terminés, on fait faire au patient un lavage soigneux de la cavité buccale avec un bain de bouche antiseptique. Puis on procède à une pulvérisation de toute la denture pour éliminer toutes les impuretés qui pourraient subsister.

Anesthésie locale ou loco-régionale.
Pour l’anesthésie, se reporter aux deux chapitres « anesthésie locale »(ICI) et « anesthésie régionale »(ICI) (ICI).

L’extraction proprement dite commence par la syndesmotomie, qui signifie section du desmodonte, au moyen d’un syndesmotome. Le syndesmotome est un instrument muni d’un manche métallique et d’une lame tout d’une pièce. La lame est épaisse et peu tranchante, et de diverses formes: droite, coudée ou faucille.

Après avoir choisi la forme de lame qui convient le mieux à la situation de la dent, on insère la lame en puissance dans le desmodonte, entre la dent et l’os, tout autour de la dent. On peut aussi faire de légers mouvements de rotation pour mobiliser la dent dans son alvéole.
On saisit ensuite la dent avec un davier, qui est une pince; il en existe pour chaque type de dent:
davier droit pour incisives centrales supérieures
davier droit plus étroit pour incisives latérales supérieures
davier droit plus gros pour canines supérieures
davier légèrement coudé pour prémolaires supérieures
davier pour molaires supérieures droites avec ergot à droite
davier pour molaires supérieures gauches avec ergot à gauche
davier pour dents de sagesse du haut en baïonnette

Daviers du haut.

davier coudé pour incisives inférieures
davier coudé pour canines inférieures
davier coudé pour prémolaires inférieures
davier coudés avec deux ergots pour molaires inférieures
davier coudé sur chant avec deux ergots pour dents de sagesse inférieures.
davier baïonnette fin pour racines du haut
davier coudé fin pour racines du bas

Daviers du bas.

Daviers à racines.

Daviers à racines.

La pince du davier bien ajustée au collet de la dent à extraire, on enfonce les mors le plus profondément possible et on serre fort. On pratique alors des mouvements de rotation et de traction combinés pour luxer la dent. Ce geste nécessite un tour de main et une expérience car il faut savoir doser la force en fonction de la résistance opposée et apprécier le degré de luxation de la dent sans risque de la fracturer. Une légère bascule en vestibulaire est indispensable, mais là encore il faut faire attention de ne pas fracturer la table osseuse externe.

La dent sort progressivement et en douceur. Les sensations de traction de torsion et les craquements sont impressionnants pour le patient mais il ne doit sentir aucune douleur. Il faut immédiatement stopper au moindre signe de douleur et compléter l’anesthésie si nécessaire. La dent doit sortir en douceur, éviter toute manœuvre de force ridicule et inutile.

La dent extraite, il faut procéder au parage de l’alvéole: on curette toutes les parois et le fond pour retirer tous les tissus granuleux inflammatoires, avec une curette de Lucas.

On émousse ensuite les rebords de l’os alvéolaire avec des râpes à os ou si nécessaire avec une pince gouge.

Lorsque le parage de l’alvéole semble correct, on pince entre le pouce et l’index les tables internes et externes qui ont une certaine élasticité, pour les rapprocher l’une de l’autre et réduire l’ouverture de l’alvéole béante. On plie deux compresses en quatre, on les appuie très fort sur l'emplacement de la dent extraite et on fait serrer les dents dessus. Le temps de donner une ordonnance et tous les conseils en prévention de l’alvéolite (ICI), il faut changer le tampon de compresses avant le départ du patient et lui remettre un petit sachet de 4 compresses stériles pour qu’il puisse renouveler le tampon de manière à protéger le caillot sanguin pendant une heure.

L’extraction est un acte perçu comme très agressif par le patient, et doit être  menée avec beaucoup de tact manuel et psychologique; elle impose un certain tour de main et une expérience, et surtout la possibilité de passer à une technique chirurgicale si nécessaire et par conséquent n’est pas forcément à la portée de tous les praticiens. En cas de difficultés il faut avoir recours à une alvéolectomie(ICI).

Le praticien est très souvent jugé sur sa comportement lors des extractions, et il doit être vigilant à ne pas tomber dans le comportement archétypique de « l’arracheur de dents ».

Les illustrations sont tirées du « Manuel d’Odontologie Chirurgicale » édité chez Prélat.Auteurs: HAUTEVILLE & COHEN (ed. Prelat).

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Albert HAUTEVILLE Né le 17 Octobre 1935 au Caire en Egypte. - 1949/1955 Etudes de la 4ième à la terminale au LYCEE BUFFON PARIS. - Baccalauréat 1ière Série Moderne M’. - Terminale Sciences Expérimentales. - 1955 PCB 4Certificats : Physique, Chimie, Biologie animale et Biologie végétale. - 1960 DIPLOME CHIRURGIEN DENTISTE Faculté de médecine de Paris + cursus libre Externat Médecine 2 ans. - 1960 à 1962 Service militaire : Ecole d’Officiers de Reserve et Exercice professionnel hospitalier (Hôpital Hyacinthe Vincent à Dijon) - 1960 Exercice privé à Dugny - 1964 à 1981 Exercice privé à Tremblay en France - 1966 à 1973 Attaché de consultation Hôpital Ste. Anne à Paris - 1966 à 1976 Formation en Sophrologie - 1967 Diplôme Implants Aiguilles - 1969 Certificat d’Enseignement Supérieur en Parodontologie - 1973 Création d’un Service de Parodontologie à l’Institut Eastman à Paris - 1973 à 1983 Formation en Occlusodontie en particulier avec les professeurs JANKELSON et RAMFJORD - 1974 Doctorat en Chirurgie Dentaire - 1974 Doctorat en Sciences Odontologiques - 1975 Nommé Expert auprès de la Sécurité Sociale - 1976 à 1984 Assistant à la Faculté de Paris V René Descartes Odontologiste Assistant des Hôpitaux de Paris - 1976 Chargé de cours au Diplôme Universitaire d’Implantologie Paris V - 1978 Diplôme Universitaire en Chirurgie Buccale Paris V - 1979 Diplôme d’Etudes et de Recherches en Odontologie, Paris V - 1981 Exercice en Cabinet privé à Paris 17ième - 1983 Publication du livre Manuel de Chirurgie Buccale Ed. Prélat - 1994 Exercice en Cabinet privé à Paris 8ième - 1996 Diplôme Universitaire Parodontologie Paris VII - 2001 Départ à la retraite - 2011 Création du blog Conseil Dentaire Dr. Hauteville 5.000 pages lues par jour avec un maximum à 7.000 Publication du Dictionnaire Lexique Dentaire Illustré Publication de Petit Atlas d’Anatomie Dentaire Publication du Petit Atlas de Dermatologie Buccale - 2019 Auteur du Etude sur la vie du Prophète Moïse intitulée Moïse et Toutankhamon. A fait 18 ans de psychanalyse personnelle et des formations en hypnose, sophrologie, training autogène, Gestalt-thérapie, bio-energie, sexologie, et dynamique de groupe. Son fils Jean Philippe Hauteville, Prothésiste Conseil, apporte sa collaboration à la réalisation de ce blog, au niveau de tout ce qui concerne la prothèse dentaire. Le Dr. Hauteville, retraité depuis 2001 souhaite mettre ses connaissances et son expérience à la disposition de tous ceux qui le désirent, professionnels ou grand public, et répondre aux questions que voudront poser les lecteurs directement sur le blog. Publier des articles, regroupant les réponses aux interrogations des patients durant 40 ans, et des cours pour les étudiants en odontologie rendus accessibles à tous.

5 COMMENTS

  1. Bonjour!

    Il y a trois semaines, je me suis fais extraire une molaire, mais il y a un trou toujours visible avec aucune douleur. De plus, la dent voisine a une pulpite assez avancée et je dois me faire extraire cette dent sous peu. Y a-t-il un danger à faire extraire la dent voisine aussi rapidement, cas elle me fait très mal?

    • Non il n’y a aucun danger, mais une dent qui a une pulpite peut être conservée si on lza dévitalise, il ne faut pas systématiquement l’extraire.

      • Merci pour votre réponse.
        Vous avez raison pour la dévitalisation. Par contre, dans les 3 dernières années, j’ai eu 4 dévitalisations dont 3 furent des échecs. Pour la 4 ième dévitalisation, la dent est encore très sensible. Ces dévitalisations ont été faite par 2 endodentistes différents. De quoi dépend le fait que la dévitalisation ne fonctionne pas très bien chez moi?

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