Article remis à jour le 12/02/2019.
La pose d’un implant est un acte extrêmement simple pour qui sait le faire. Malheureusement, actuellement, tout le monde et n’importe qui se met à poser des implants d’où une augmentation du taux d’échecs, augmentation non pas due aux implants, mais à l’incompétence de ceux qui les posent.
Le plus difficile du travail se fait avant la pose même. C’est l’analyse complète du cas, l’interprétation de l’imagerie, et la pose de l’indication de l’implant. L’emplacement et l’orientation de l’implant doivent être définis avant le jour de la pose avec l’aide de moulages d’étude et de scanners.
Toutes ces conditions préalables résolues, voyons l’étape chirurgicale proprement dite.
Puisque mon ami Frédéric Manoukian nous a fourni un excellent article (ICI) sur le remplacement d’une incisive centrale par un implant, nous allons compléter son travail par l’acte chirurgical en choisissant la même topographie.
La dent absente est donc une incisive centrale supérieure gauche, dent n° 21.
Tous les documents radiographiques et moulages doivent être à la disposition de l’opérateur et bien visibles.
Toutes les précautions habituelles pré-opératoires étant prises, l’anesthésie est une anesthésie locale habituelle.
Le tracé d’incision est très important car si on ne veut pas que l’implant se découvre, il faut que le tracé ne passe pas par dessus le point d’impact de l’implant. Le lambeau doit être décollé en palatin pour que les sutures viennent en deçà de l’implant et que la fermeture soit bien étanche.
Le forage se fait avec un moteur spécial, à fort couple, à basse vitesse, sous irrigation de sérum physiologique stérile réfrigéré. Le plus important est de ne pas faire chauffer l’os. L’albumine des cellules se coagule à 53°, il ne faut en aucun cas dépasser cette température.
Les forets à irrigation interne en titane coûtent très cher, ce qui incite à les utiliser plusieurs fois en les stérilisant. Cela les émousse et ils chauffent d’avantage. En ce qui me concerne, je préférais utiliser des forets à usage unique à irrigation externe en acier, et les jeter à chaque usage.
Le premier foret est un foret guide de 2,5 mm, son orientation correcte et le positionnement du point d’impact sont très importants pour que l’implant soit entouré du maximum d’os pour l’esthétique et la solidité de la reconstruction prothétique.
Il est important de faire tourner à très basse vitesse et de retirer sans arrêt le forêt pour lui permettre de recevoir le jet de sérum réfrigéré, tout en le laissant tourner, puis de le réinsérer dans l’os pour avancer le forage.
Les implants sont généralement d’un diamètre de 3,75 mm. Il y a un foret intermédiaire, puis le foret final. Il y a un taraud spécial pour chaque calibre d’implant, mais le taraudage n’est pas toujours indispensable, presque tous les implants sont autotaraudants. Le vissage de l’implant se fait à la clef (dynamométrique de préférence).
L’implant est refermé avec sa vis de protection et on peut rabattre le lambeau et le suturer à sa place initiale.
Il faut un temps minimum de 4 mois pour l’ostéo-intégration de l’implant dans l’os. Passé ce délai, on refait une petite anesthésie, et avec une sonde on repère la vis qui couvre l’implant. On dispose de bistouris cloches emporte-pièces, appelés « trépans muqueux » qui, centrés sur l’implant, découpent un confetti de gencive et donnent accès à l’implant.
On dévisse la petite vis de protection de l’implant et on visse à la place une coiffe de cicatrisation qui va permettre à la gencive de cicatriser en rond autour de l’implant.
A partir de ce moment l’étape chirurgicale est terminée, on peut passer à la reconstruction prothétique.
De nouvelles techniques (implants suisses Straumann) permettent maintenant de mettre la coiffe de cicatrisation dès la première intervention et ainsi ne pas avoir à y revenir une deuxième fois.