Article remis à jour le 31/07/2018.
« Les dents du bonheur » sont un écartement entre les deux incisives centrales, comme Sylvie Vartan ou Vanessa Paradis.
Nous, nous appelons ça « un diastème inter-incisif supérieur ».
Cette petite coquetterie donne un charme fou mais coûte cher en problèmes de gencives et de dents. A quoi est-ce dû? C’est le frein de la lèvre supérieure, le filet de la lèvre comme on dit, qui est trop fort et trop fibreux, nous disons hypertrophique, et qui s’insère sur la gencive entre les deux incisives les empêchant de se rapprocher. Le problème, c’est que d’une part, cela décale toutes les dents suivantes, et par conséquent décale aussi l’occlusion ( voir ICI), mais d’autre part tous les mouvements de la lèvre tirent sur la gencive et finissent par la décoller de l’os, d’où déchaussement des dents. Moi, je dirais « problèmes parodontaux ».
Le problème est un peu différent pour la lèvre du bas, car le frein y est rarement hypertrophique, il est plus souvent trop court et tire trop sur la gencive, en provoquant les même dégâts.
Le troisième frein qui nous intéresse est celui de la langue. Sa brièveté entraîne des troubles de la prononciation qui peuvent aller jusqu’à entraver le développement intellectuel de l’enfant. Si votre enfant a des difficultés de prononciation, faites lui tirer la langue, puis demandez lui d’essayer de toucher le bout de son nez avec la pointe de la langue: si sa langue reste fixée derrière les incisives du bas, c’est que le frein est trop court.
Dans tous ces cas, le traitement est le même: couper le frein responsable de désordres. On appelle ça une freinectomie. C’est une intervention extrêmement simple, qui demande un certain savoir faire pour ne pas qu’il ait récidive, et qui se fait en 10 à 15 minutes sous anesthésie locale au cabinet dentaire. La freinectomie de la langue se fait même maintenant à la naissance, entre autres vérifications, tellement c’est simple et tellement les conséquences peuvent être lourdes sans qu’on s’en aperçoive.