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La médication préopératoire.

Les questions de médications pré et postopératoires sont très controversées et les avis divergent énormément à ce sujet. Je donnerai ici mon avis personnel, sachant que mon exercice était un exercice exclusif de stomatologie et chirurgie buccale, et que je n’avais pas de clientèle directe, ce sont les chirurgiens dentistes qui m’adressaient les cas qu’ils ne pouvaient pas résoudre eux même. Cela signifie que je récupérais tout ce que les autres ne voulaient pas faire, c’est à dire tous les cas difficiles et parfois même très risqués. Cela explique les raisons de mes choix.

Comme j’ai eu l’occasion de le dire précédemment, je demandais systématiquement des examens de laboratoire avant toute intervention chirurgicale. Voir: article.

Je parlerai ici d’une prémédication standard pour patients n’ayant aucune pathologie particulière, étant entendu que chaque pathologie spécifique peut avoir une réponse médicamenteuse adaptée.

A quel critères doit répondre une médication préopératoire?  

Prévenir:

1° Une infection postopératoire
-la bouche est un milieu particulièrement septique.
-les interventions se font essentiellement sur des zones présentant des infections chroniques.
-l’os mandibulaire est dense et peu élastique, il subit des échauffements et des tensions importantes; les apex des dents de sagesse inférieures sont en dessous de la ligne oblique interne et ont tendance à diffuser sous le mylo-hyoïdien
-il est plus facile de prévenir une alvéolite que de la guérir
Pour toutes ces raisons, je préconise une antibiothérapie de couverture de 5 jours, à partir de la veille de l’intervention, c’est à dire la veille, le jour même et 3 jours suivants.

2° Un saignement excessif pendant l’intervention dérangeant la visibilité, ou une hémorragie postopératoire. Ceci peut être évité par la prescription d’un antihémorragique.

3° L’angoisse du patient face à une intervention qu’il ressent comme agressive, peut être évitée ou atténuée par la prescription d’un anxiolytique la veille au soir et une heure avant l’intervention. Lorsque l’intervention a lieu sous anesthésie locale, cela donne en plus la possibilité de travailler sur un patient plus détendu et moins agité.

4° Une réaction allergique à un des produits utilisés pendant l’intervention sera minorée par la prise d’un antihistaminique.

5° Un oedème et des douleurs postopératoires exagérés avec une prise de corticoïdes.

La prescription de corticoïdes dispense évidemment d’antihistaminique, puisqu’ils font double emploi. De même que l’antihistaminique peut faire fonction d’anxiolytique à dose plus élevée.

Ne pas oublier de prévenir tous les patients de ne pas prendre d’aspirine dans les 5 jours qui précèdent l’intervention pour ne pas risquer d’hémorragies. Les patients sous anti-coagulants doivent faire l’objet de précautions particulières.

Je suis parfaitement conscient que ces prescriptions peuvent chacune être sujettes à controverses. J’ai donné ici des exemples, chaque praticien agira suivant ses convictions, mais au moins les patients sauront comment et pourquoi on leur prescrit certains médicaments.

 

 

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