Cela doit être certainement très difficile à comprendre car je n’arrête pas d’en parler, et on continue sans arrêt à me poser les mêmes questions sur les douleurs dentaires.
A chaque fois, je reprends l’explication sous un autre angle, et ça ne suffit pas!
Je vais donc recommencer une fois de plus.
La dent est le seul organe qui soit à moitié dans le milieu interne, la racine, et à moitié dans le milieu externe, la couronne. Cette situation particulière fait que la dent est la voie royale de pénétration d’un envahissement de bactéries (ou autres) dans le corps humain. Voir ICI!
Compte tenu de l’anatomie de la dent, (voir ICI!) l’infiltration de micro-organismes peut se faire par 3 voies:
– la pulpe, par carie pénétrante,
– le desmodonte, par parodontite,
– les tissus durs de la dent, par fracture ou fêlure traumatique.
DOULEURS PULPAIRES.
L’émail.
L’émail est cristallisé et n’est pas innervé, il n’est donc pas directement sensible, on peut le fraiser sans douleur directe, mais il laisse passer certains facteurs chimiques (sucré, salé, acide) ou physiques (chaud, froid) qui atteignent la dentine, qui est elle même innervée par les fibrilles de Tomes venant de la pulpe.
Le cément.
Le cément est un tissu hybride, intermédiaire, entre l’odonte et le parodonte. Il appartient à la fois à ces deux structures et peut souffrir d’un coté ou de l’autre.
La dentine.
La dentine est finement innervée par la pulpe, par les fibrilles dans les tubulis dentinaires.
La pulpe.
Tout le paquet vasculo-nerveux passe par le canal radiculaire et le foramen apical. C’est l’organe sensoriel principal de la dent.
Les douleurs transmises par la pulpe sont donc des douleurs aux agents chimiques (sucré, salé, acide) essentiellement par le collet des dents et des douleurs au froid et chaud par les collets et les caries. Et des douleurs violentes en position couchée ou tête baissée et aux variations thermiques lorsque la pulpe est atteinte. Les différents stades des pulpites donnent des douleurs différentes qu’ils serait inutile de citer ici pour ne pas compliquer un sujet qui l’est déjà assez!
Les complications pulpaires.
Lorsque la pulpe est nécrosée, la douleur n’est plus pulpaire car l’infection a dépassé le foramen apical et est passée dans l’os. On passera alors dans le registre des douleurs osseuses et desmodontales. La douleur osseuse est continue, lancinante, spontanée. Elle s’accompagne de chaleur, de rougeur et de tumeur. La dent est douloureuse au contact et à la percussion dans tous les sens.
LES DOULEURS DESMODONTALES.
Le desmodonte est très richement vascularisé, beaucoup plus que la pulpe, et contrairement à elle, qui est contenue dans une cavité à volume fixe et indéformable, il peut se dilater ou se compresser et il sert d’amortisseur à la fixation dent-os. En cas d’inflammation, il va se gonfler et extruser la dent de sa cavité, ce qui donnera une sensation de dent plus longue. La dent est très douloureuse à la pression, à la mastication et à la percussion verticale.
Si la desmodontite est post-endodontique la percussion verticale sera plus douloureuse. Si elle est due à un problème occlusal ou parodontal, c’est la percussion latérale qui sera la plus douloureuse. Dans les cas de fêlure ou de fracture, toute percussion ou pression sera douloureuse.
Dans le cas de granulome ou kyste apicale, la percussion latérale donnera un « choc en retour » perceptible au doigt face à l’apex de la dent au fond du vestibule.
Même en simplifiant, je me rends bien compte que cela reste compliqué, mais j’espère au moins avoir contribué à déstresser les étudiants sur ce sujet à cauchemars!!!