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Diabète et odontologie.

Le diabète est l’augmentation du taux de glucose dans le sang. On pourrait dire que le sang est trop sucré. Une des premières conséquence en l’absence de traitement est l’élimination de sucre dans les urines par les reins. Lorsque j’ai fait mes études de médecine, on racontait que les vieux médecins goutaient les urines pour savoir si elles étaient sucrées, et diagnostiquaient ainsi le diabète!!!

Il existe trois types de diabète: type 1, type 2 et diabète gestationnel (c’est à dire pendant la grossesse).

Le type 1 apparait dans l’enfance ou l’adolescence et les causes ne sont pas bien connues: génétiques, virus, ou maladie auto-immune? Les cellules du pancréas (ilots de Langerhans) sont définitivement détruites et ne produisent donc plus d’insuline, le malade devra donc en recevoir toute sa vie.

Le type 2 est souvent lié à l’age, et chez les jeunes en surpoids et au mode d’alimentation ainsi que l’hygiène de vie. Il y a souvent une hérédité prédisposante.Il se traite par un régime strict et des antidiabétiques qui appartiennent à 3 familles: les biganides dont la Metformine (par ex. GLUCOPHAGE®), les sulfamides hypoglycémiants (ex. DIAMICRON®), et les inhibiteurs de l’alfa-glucosidase (dont le GLUCON®).

Le diabète gestationnel apparait pendant le deuxième trimestre de la grossesse et disparait après l’accouchement, mais la personne reste plus prédisposée à un diabète de type 2. Il se traite essentiellement par un régime.

Il en ressort que certains diabétiques sont « insulino-dépendants » et d’autres pas.

En quoi le diabète intéresse-t-il l’odontologiste?
Tout d’abord par la propension qu’ont les diabétiques à faire des infections: il est indispensable de prévoir une antibiothérapie chaque fois qu’il y a un risque.
Evidemment il faut faire une différence entre le type 1 et le type 2.
Pour le type 1 la glycémie doit être surveillée de très près et l’antibioprophylaxie systématique pour tous les actes sanglants et l’endodontie à risque.
Pour un type 2 bien compensé depuis longtemps l’antibioprophylaxie ne s’impose que pour les actes de chirurgie lourde, tout comme pour les non diabétiques d’ailleurs. Une modulation du praticien doit se faire en fonction des actes et de la compensation du diabète.

Ensuite, il faut pouvoir parer à des pics brutaux d’hypo ou d’hyperglycémie.
Crise d’hypoglycémie:
normalement, l’interrogatoire doit avoir mis en évidence le diabète et il faut y penser tout de suite. La crise peut aller d’un simple malaise à un coma. Tremblements, grandes pâleurs, suées, trouble de la parole et perte de connaissance sont les signes les plus courants. Si le patient est conscient il faut lui faire croquer trois morceaux de sucre. Sinon, il ne faut rien lui mettre dans la bouche, mais injecter en intramusculaire du GLUCAGON® (Voir « trousse d’urgence » ICI).
L’hyperglycémie,
se manifeste par une soif ou une faim extrême, la bouche sèche, une envie d’uriner, des nausées, maux de ventre et somnolence. Parfois l’haleine est forte et sent la pomme verte (acidocétose). Dans certains cas l’hyperglycémie non cétosique peut déclencher une crise d’épilepsie, qui ne répond pas aux anti-épileptiques. Le coma est rare. Il faut surtout réhydrater le patient et si la crise se prolonge, appeler les urgences qui utiliseront l’insuline pour faire baisser le taux de glucose.

Les diabétiques peuvent avoir des complications qui intéressent l’odontologiste, en particulier sur le système vasculaire, et il faudra utiliser les vasoconstricteurs avec précaution.

L’adrénaline et les corticoïdes sont hyperglycémiants, le stress est générateur d’adrénaline. Il faut donner une prémédication antistress.

Les diabétiques peuvent avoir des complications rénales, et dans ce cas il faudra être vigilant pour ne pas surcharger la fonction rénale par les médications.

En postopératoire, il vaut mieux privilégier le paracétamol et éviter les anti-inflammatoires qui sont hyperglycémiants.

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