Article remis à jour le 26/07/2020.
La prise d’empreinte est un acte simple, mais capital, car tout le travail qui suit en dépend, une erreur au départ faussera toutes les étapes suivantes.
J’ai décidé de donner des informations de base, celles de ma formation de base, pour les lecteurs non professionnels, qui comme je le vois sur les listes de questions transmises par les moteurs de recherche, sont curieux de tout. Les articles qui se rapportent à ma spécialité sont poussés au niveau professionnel, les autres sont destinés à l’information du grand public désireux de savoir ce que l’on fait dans sa bouche.
Donc aujourd’hui, je vais vous parler des empreintes.
Il y a 3 raisons de faire des empreintes:
– des moulages d’étude, qui servent à pouvoir étudier les dents et l’occlusion du patient hors de sa présence, tranquillement installé hors des heures de consultation ou avec le technicien prothésiste.
-des moulages pour orthodontie: d’abord moulages d’étude, puis pour la réalisation de l’appareillage.
-des moulages pour réalisation d’artifices prothétiques.
Les porte-empreintes.
On peut utiliser soit des portes-empreintes préfabriqués industriellement et de différentes tailles, soit des portes empreintes individuels (PEI) fabriqués sur mesure au laboratoire. Mais dans ce deuxième cas, il faudra passer par une première empreinte faite dans les conditions du premier cas.
Les porte-empreintes industriels : ils sont en métal ou en plastique, et perforés pour que le matériau passe dans les perforations et reste attaché à la base du porte empreinte.
Le porte empreinte individuel (PEI) est fait avec un matériau thermoplastique au laboratoire sur la première empreinte.
Les produits pour empreintes.
On remplit le porte empreinte avec le produit d’empreinte et on le place en bouche bien centré, on mobilise les lèvres et les joues pour bien marquer l’empreinte des insertions musculaires, brides et freins. On attend le temps de prise du matériau d’empreinte, et on démoule en tirant délicatement sur le porte empreinte.
Les moulages sont coulés en plâtre, soit au cabinet dentaire, soit à l’arrivée au laboratoire. Le plâtre peut être du simple plâtre à modeler blanc, ou différents plâtres durs, contenant des charges durcissantes diverses et colorés suivants les fabricants.
Pendant la coulée, l’empreinte est posée sur un vibreur pour chasser toutes les bulles d’air du plâtre liquide.
Il existe différents matériaux d’empreintes:
1°- Le plâtre. Excellent matériau d’empreinte, mais plus guère utilisé en raison de ses difficulté de démoulage en bouche lorsqu’il se prend dans les zones de contre-dépouille (voir article ICI). Il garde ses fans en prothèse totale, chez les édentés totaux ou le démoulage ne pose pas de problème.
2°- L’Alginate. Fabriqué à partir d’algues brunes, c’est le matériau le plus employé car facile à démouler grâce à son élasticité, mais risque de se déformer s’il n’est pas conservé à l’humidité avant d’être coulé. L’idéal serait de le couler tout de suite au cabinet sitôt l’empreinte prise. Il reste le matériau de choix pour les moulages d’étude, l’orthodontie et la prothèse adjointe (résine, stellite, valplast).
3°-Les silicones. Sont utilisés en raison de leur très grande précision pour la prothèse fixe et leur conservation sans déformation. Ils sont de trois sortes suivant leur viscosité:
les médiums dont on se sert tels quels
les lourds ou heavy ou putty à haute viscosité qui servent à faire une première empreinte plus grossière,
les légers ou lights à basse viscosité que l’on met à l’intérieure du heavy et on reprend une sur-empreinte extrêmement précise pour la prothèse conjointe (fixe).
Dans tous les cas il y a un monomère et un polymère à mélanger. Ce peut être pâte+pâte, ou pâte+liquide.
5°- Les thiocols. Dérivés du caoutchouc, utilisés surtout en prothèse complète pour leurs possibilités de compression. Deux pâtes à mélanger. Pour la prothèse totale, on finit le porte empreinte individuel en ajustant en bouche le joint périphérique avec de la pâte de KERR avant de prendre l’empreinte finale au PERMLASTIC.
6°- Les pâtes à base d’oxyde de zinc qui ont encore leurs fans pour la prothèse complète. Deux pâtes à mélanger.
7°- Les empreintes numériques. Dernières apparues sur le marché et encore peu répandues en raison du prix de l’appareillage. Un capteur numérique enregistre en bouche une empreinte numérisée transmise par internet au laboratoire de prothèse. L’empreinte peut être transformée en une empreinte classique, mais peut aussi être utilisée directement dans une fraiseuse numérique qui taille la couronne dans un bloc de métal.
L’énorme avantage de cette technique, en dehors de sa grande précision, et la rapidité de la transmission au laboratoire par internet.
La mise en occlusion.
Le moulage en lui même ne suffit pas, il faut avoir l’empreinte des dents antagonistes, et les rapports d’occlusion.
On prend donc une autre empreinte « mordu »avec un heavy qui donne l’empreinte des dents du haut et des dents du bas en occlusion.
Au laboratoire les moulages antagonistes seront montés sur un articulateur simple
ou sur un articulateur adaptable ou semi-adaptable plus sophistiqués qui reproduisent tous les mouvements de la mastication, utilisés surtout pour les prothèses totales.
