Article mis à jour le 19/05/2020.
Les chéilites pathologique des lèvres buccales
La chéilite est une inflammation des lèvres buccales, due à des causes variées.
Elle touche souvent les musiciens utilisant des instruments à vent buccaux, et les sportifs et navigateurs exposés au soleil et aux intempéries.
Les enfants sont plus sujets aux chéilites que les adultes. Les statistiques disent que les chéilite touchent plus les femmes que les hommes, et surtout entre 20 et 40 ans.
Le terme « Cheilitis » n’indique pas un diagnostic, c’est une désignation de toutes les pathologies des lèvres, à commencer par les simples « gerçures » ou « crevasses » hivernales, pour aboutir à des pathologies précancéreuses, en passant par le « muguet » ou perlèche.
Les carences en vitamines B 2 et C sont souvent incriminées.
- 1° CHÉILITES INDÉPENDANTES DITES « PRIMAIRE »
– Chélite glandulaire: causée par un défaut congénital ou acquis des glandes salivaires annexes des lèvres, qui sont hyperplasiques.
Les autres facteurs étiologiques sont le tartre, maladie parodontale, la carie dentaire et d’autres maladies infectieuses. Caractéristiques de l’âge de 30 ans, avec le plus de fréquence la lèvre inférieure.
– Chéilite exfoliatrice (de Crocker):
« La chéilite factice exfoliatrice est un état chronique caractérisé par des lésions squameuses labiales. Elles ont été attribuées à des traumatismes inconscients comme des morsures ou le passage répété de la langue. Elles sont atypiques et parfois hémorragiques, pouvant aller jusqu’à prendre un aspect de malignité. Certaines études mettent en évidence une prépondérance chez des femmes jeunes, bien que des chéilites factices soient retrouvées dans tous les groupes, ethniques, d’âge ou de sexe. Si la pathogénie exacte reste obscure, l’existence d’un désordre psychiatrique ou d’un trouble de la personnalité sous-jacent est suspectée. Dans le cas décrit, l’amélioration de l’anxiété du patient s’est accompagnée d’une amélioration de la chéilite. » (INFORMATION DENTAIRE).
Un déséquilibre hormonal et une dysfonction rénale sont suspectées? Ainsi qu’un carence en vitamines (B en particulier).
Faute d’en connaître exactement la cause, le traitement reste très aléatoire.
– Chélite allergique de contact: surtout chez les femmes à cause de l’utilisation de rouge à lèvres.
– Chéilite traumatique des instruments à vent:
– Chéilite actinique:
Affection à potentiel dégénératif due une une lésion de l’ADN consécutive à une exposition solaire prolongée. Touche plus les hommes que les femmes.
Le tabagisme et une mauvaise hygiène entrent dans l’étiologie de cette affection.
La chéilite se manifeste par une atrophie du rebord du vermillon de la lèvre inférieure avec un érythème persistent. Des ulcérations et des fissures peuvent également être notées.
L’histologie montre une hyperkératose. Dans les formes avancée une biopsie est justifiée pour s’assurer qu’il n’y a pas de dégénérescence cancéreuse. La dégénérescence se fait sous forme de carcinome épidermoïde.
– Chéilite mycosique commissurale
Aussi appelé « muguet ou « perlèche », l’agent infectant est le candida albicans, mais il y a souvent une surinfection bactérienne.
– Lichen plan de la lèvre:
- 2° CHÉITITES SYMPTOMATIQUE « SECONDAIRE »
– Chéilite atopique:
Ce sont des manifestations de dermatites diverse qui se manifestent sur les lèvres
– Chélite eczémateuse:
C’est une manifestation atopique d’un eczéma dermique.
– Chéilite psoriasique:
Une chéilite peut apparaître au décours d’un psoriasis
– Chéilite médicamenteuse:
provoquée par certains médicaments.
– Oedème de Quincke:
Manifestation allergique qui peut également se situer à la paupière ou dans le pharynx.
– Syndromes de Lyell et Stevens-Johnson:
C’est une forme grave, potentiellement mortelle (15 %), d’érythème polymorphe, généralement due à la prise d’un médicament (sulfamides, anti inflammatoires).
– Herpès labial:
– La syphilis: le chancre d’inoculation syphilitique est surélevé et induré « en carte de visite ».
Comme vous avez pu le constater, le terme « chéilite » est un peu « fourre-tout », et une classification claire est très difficile à trouver, ce qui complique le traitement, qui devra toujours tenir compte de la cause.
TRAITEMENT DES CHÉLITES:
Traitement étiologique: tout d’abord commencer par traiter la ou les causes. Et ensuite établir un traitement local approprié.
Quelle que soit la cause il faut la traiter, car le traitement symptomatique seul mènera inéluctablement à une récidive.
Traitement local:
- pour les chélites glandulaires,on peut détruire les glandes incriminée à l’électrocoagulation, au laser, à la torche à plasma ou par exérèse au bistouri.
- pour les chélites actiniques il faut faire systématiquement une biopsie, et recommander la protection totale des lèvres au soleil.
- pour les chélites traumatiques, il faut protéger les lèvres avec une crème grasse lors de l’activité causale, et éliminer tous les tics de mordillement de succion ou de léchage.
- pour les chéilites commissurales il faut se souvenir qu’elles sont souvent plurifactorielles : immunodépression générale, macération et irritation locale, surinfection mycosique ou bactérienne.
- pour les chélites secondaire il faudra un traitement spécifique à chaque maladie.
Le traitement local proprement dit:
- des mesures d’hygiène douce,
- un traitement émollient quotidien,
- un traitement anti-inflammatoire topique pendant les poussées et éventuellement à titre de prévention des poussées.
Un traitement par corticothérapie locale (clobétasol en crème) appliqué 2 fois par jour sur les lésions labiales sur les chéilites desquamatives, et allergiques, permet la disparition des lésions érythémato-érosives et croûteuses des lèvres après un mois de traitement. Une surveillance tous les 6 mois et des conseils de protection solaire doivent être prodigués.Mais il faut bien reconnaître, et les forums internet sont là pour le confirmer, les traitements ne sont pas toujours efficaces et de nombreuses recherches sont actuellement en cours pour tenter d’améliorer les résultats. - Et comme toujours, ce sera encore la prévention qui aura le dernier mot!!!