Site icon Conseil Dentaire Dr.Hauteville

Les glandes salivaires: anatomie, physiologie et pathologie.

Article remis à jour le 10/03/2017.
Les questions sont nombreuses concernant les glandes salivaires, j’ai donc décider d’écrire une grand article groupant leur anatomie, physiologie,et la pathologie.

ANATOMIE

Les glandes salivaires sont paires. Il y en a trois paires: les parotides qui sont derrière l’angle de la mâchoire presque sous le lobe de l’oreille, les sous maxillaires qui sont sous la mâchoire en dessous des molaires inférieures, et les sublinguales qui sont sous la langue dans le plancher de la bouche. De plus, il existe  de très nombreuses petites glandes salivaires accessoires disséminées un peu partout sous la muqueuse buccale.

La parotide déverse sa sécrétion par le canal de Stenon qui débouche sur la face interne de la joue entre les deux premières molaires supérieures.

Les 3 paires de glandes salivaires (fr.copian.ca)

L’artère et le nerf facial sont très intriqués dans la parotide ce qui rend la chirurgie très délicate.


La glande sous maxillaire, maintenant appelée sub-mandibulaire) se draine par le canal de Wharton qui  débouche dans la caroncule salivaire sous la langue, ainsi que la sublinguale qui a plusieurs points de sorties sous la langue (canal de Rivinus). Chaque glande accessoire a son propre canal excréteur.

ILLUSTRATIONS TIREES DU MANUEL D(ONDONTOLOGIE CHIRURGICALE ED. JULIEN PRELAT. A. HAUTEVILLE ET A. SEBBAN

PHYSIOLOGIE

La salive a un rôle d‘humidification et de lubrification de la muqueuse buccale, un rôle digestif également car elle contient des enzymes digestifs, et  un rôle antiseptique et immunologique.

La salive est composée à 99% d’eau, de mucopolysaccharides divers, de sels minéraux et d’une multitude d’autres substances qui en font un liquide physiologique marqueur de l’individu. On peut y faire des dosages comme dans le sang et y déceler la présence de drogues et de médicaments; des hormones  y sont présentes, d’où la grande influence du cycle menstruel sur la muqueuse buccale. L’ADN peut être recherché dans la salive.

Le ph salivaire, c’est à dire son acidité varie de légèrement acide, 6,5, à légèrement alcaline, 7,5, la neutralité étant à 7. Le taux idéal se trouverait vers 6,8 c’est à dire très légèrement acide.

PATHOLOGIE

Les glandes salivaires présentent diverses pathologies, la plus courante étant la lithiase, c’est à dire l’existence de calculs salivaires. Elle peuvent aussi présenter des infections virales ou bactériennes, être atteintes de tumeurs bénignes ou malignes.

La lithiase salivaire

N’importe quelle glande salivaire peut faire un calcul qui obture partiellement ou totalement le canal excréteur, même les glandes salivaires accessoires.. La symptomatologie est généralement assez claire, car la salive est surtout sécrétée au moment des repas et c’est donc à cette occasion que les douleurs et les gonflements vont se manifester. En fonction du siège de la douleur et de la tuméfaction, on peut avoir une idée de la glande concernée. Un examen minutieux de l’ostium, c’est à dire de l’orifice d’écoulement du canal salivaire de la glande suspectée montre généralement une zone inflammatoire périphérique. Le diagnostic sera confirmé par une radiographie simple ou par une sialographie c’est à dire une radiographie avec injection de produit de contraste.

Sialographie de la glande sous maxikkaire (radiologie–Lyon-9.com)

 

Sialographie de la parotide avec un calcul(med.unv-rennes 1.fr)
Calcul salivaire dans le canal de Wharton   (docteur.top)

Les glandes salivaires accessoires ou GSA sont des toutes petites glandes disséminées sur toute la surface de la muqueuse buccale. Elles ont aussi une pathologie et 2% des calculs salivaires y sont localisés, avec une plus grande fréquence pour la face interne de la lèvre supérieure.

Les divers traitements peuvent être :

-médicamenteux avec des sialogogues, c’est à dire des produits qui augmentent le volume de la salivation et aident à l’expulsion du calcul: la teinture de Jaborandi à raison de 30 gouttes matin et soir (contre_indiqué en cas de glaucome), ou du SULFARLEM S 25. La teinture de Jaborandi est maintenant remplacée de plus en plus souvent par le « chlorhydrate de Pilocarpine en 2,5 ou 5 mg »

Un antispasmodique comme le phloroglocinol (SPASFON®) pour relâcher les contractions du canal excréteur, et un anti-inflammatoire pour lutter contre l’inflammation.

-Traitement physiques par éclatement du calcul par onde de choc aux ultrasons (lithotritie), ou destruction ou extraction du calcul à l’aide de sondes intra-canalaires.

-Traitement chirurgical par incision et extirpation du calcul.

Les infections:

Elles sont généralement consécutives à un ralentissement de la salivation ou à la présence d’un calcul qui permet la remontée de micro-organismes dans le canal. On peut ainsi avoir une whartonite, inflammation du canal de Wharton, ou une parotidite, infection de la glande parotide. Les oreillons, maladie infantile, sont une parotidite d’origine virale.
Les sialoadénites sont des inflammations, qui peuvent n’être ni bactériennes ni virales, dues à une xérostomie consécutive à la prise de médicament, à une maladie de Sjögren, ou à une radiothérapie.

Les tumeurs:
Les tumeurs des glandes salivaires sont bénignes dans 70% des cas. Il s’agit généralement d’adénomes pléiomorphes ou tumeurs mixtes, qui touchent une majorité de femmes de plus de 40 ans, ou d’adénolymphomes qui touchent en majorité les hommes. L’adénome pléiomorphe présente un risque de dégénérescence cancéreuse de 5% et l’adénolymphome de 1%.

30% des tumeurs des glandes salivaires sont cancéreuses, et c’est surtout la parotide la plus touchée. Le diagnostic est fait surtout grâce à une ponction biopsie. Le traitement se fait par chirurgie, radiothérapie ou chimiothérapie, et parfois par une combinaison de ces divers moyens.

La chirurgie de la parotide est extrêmement délicate car plusieurs branches du nerf facial la traversent et risquent d’être lésées lors de l’intervention. Il faut s’adresser à un chirurgien très expérimenté en ce domaine  et spécialiste en glandes salivaires , car des paralysies faciales peuvent être définitives et très disgracieuses.

Quitter la version mobile