La préparation psychologique du patient, pour n’importe quel acte, passe avant tout par une bonne compréhension du mécanisme de la relation praticien-patient.
La préparation du praticien lui même est très importante. Il est évident que s’il n’est pas sûr de lui et appréhende lui même les réactions du patient, celui-ci le sentira. Il doit disposer d’une organisation du travail parfaite avec un personnel entraîné et rodé, qui sécurise à elle seule le patient. Il est important de montrer au patient que l’acte que nous allons lui faire est banal pour nous et que notre bonne organisation est une routine.
N’oublions jamais que le patient est le miroir du praticien: si le praticien est tranquille et détendu, le patient le sera aussi.
Qui de nous n’a entendu un jour un de ses patients ou patientes dire « je préfèrerais avoir une colique néphrétique ou accoucher plutôt que de me faire soigner les dents »? L’exagération de tels propos est tellement flagrante que nous sommes obligés de nous poser la question de savoir d’où vient la disproportion entre la bénignité de nos actes et le vécu si dramatique de nos patients. Il est évident qu’il y a là une projection fantasmatique sado-masochiste qui vient se superposer, survivance transmise par l’inconscient collectif de l’époque où les arracheurs de dents travaillaient en place publique avec un roulement de tambour pour assourdir les cris du patient.
L’investissement érotique de la bouche fait que notre pénétration est vécue comme un véritable viol.
J’ai déjà parlé de l’oralité et de l’importance de la bouche dans le psychisme humain dans l’article « Ces tics qui détruisent vos dents « (voir ICI).
Parlons donc maintenant de la relation praticien-patient.
Pourquoi toute relation thérapeutique devient-elle si forte?
La mère prend « soin » de son enfant. Elle est la première à le soigner. « Soigner » c’est donc aussi « materner ». Le patient transfère la relation mère-enfant sur le praticien, de même qu’avec la maîtresse d’école, le professeur ou toute personne pouvant jouer un rôle parental. Ce transfert peut être positif ou négatif. Le psychothérapeute peut travailler dans le transfert négatif : il est intéressant de savoir ce que le patient projette sur lui de négatif venant de ses parents. Mais nous ne pouvons travailler que dans le transfert positif et devons servir de projection positive pour gagner la confiance du patient et le rassurer.
Même la pose d’une prothèse en bouche obéit à cette règle : l’objet ne sera toléré et accepté comme bon que s’il vient de la bonne personne, en quelque sorte la bonne mère.
Il ne faut pas non plus négliger le rôle de l’assistante qui partage le transfert avec le praticien, complétant ainsi l’image du couple parental.
Il est aussi évident que le patient est le miroir du praticien. Si le praticien a peur de lui, le patient aura peur du praticien.
La bonne préparation du praticien disposant d’une organisation du travail parfaite sécurise le patient. Un praticien peu sûr de lui ou mal organisé dans son travail aura obligatoirement des patients agités et anxieux. Le praticien doit banaliser l’acte opératoire et montrer au patient que c’est un acte de routine qu’il effectue souvent et pour lequel il est parfaitement rodé. Certains praticiens pour valoriser leurs compétences ou pour justifier l’exagération de leurs honoraires, montent en épingle la difficulté de l’intervention à venir : il y a là vraiment de quoi faire peur au patient!
Lorsque le transfert positif est établi, le praticien a la confiance du patient. Il lui faut alors suffisamment d’intuition et d’écoute pour juger de l’opportunité et du dosage des explications à donner à son patient. Certains auront besoin d’explications détaillées, pour d’autres, elles seront génératrices d’angoisse.
C’est un peu dans cet esprit que j’ai créé ce blog: informer le patient qui en fait la démarche par lui même, et lui donner des informations impartiales venant d’une tierce personne non concernée. J’espère remplir correctement le rôle que je me suis assigné et je souhaiterai avoir une plus grande participation des lecteurs, me donnant par des commentaires une image en retour du message que je leur ai transmis.
Merci pour toutes vos explications.
En effet, avant j’étais très anxieuse lorsque je me rendais chez mon ancien dentiste, mal au ventre, très anxieuse. Et je n’ai jamais réussi a me calmer, même au point d’avoir des hauts le coeur.
Depuis ce mois de mars, j’ai changée de dentiste car il avais refusé de me prendre avant 15 jours et je souffrais beaucoup d’une dent, heureusement pour moi un dentiste eu la gentillesse de me prendre rapidement et il s’est avérée que j’avais une carie qui avais atteint le nerf. Il as donc dévitaliser ma dent, de plus a été surpris de l’inflammation lorsqu’il as atteint le nerf, il m’a dit que sa saignais beaucoup comparé a la normal. En attendant que cela ce calme il m’a mis un pansement et mardi prochain me revois pour terminer et m’a gentillement proposé de me retiré les fils de l’opération des 4 dents de sagesses que j’ai eu la semaine dernière si ceux-ci n’étais pas encore tombé.
C’est a ce moment la que j’ai commencer a avoir confiance et beaucoup moins anxieuse lorsque j’ai un rendez-vous chez le dentiste. Depuis que je vois mon nouveau dentiste, sa va beaucoup mieux.
Il m’a mise en confiance, m’a rassurée, m’a expliquée ce qu’il prévoyais de faire mais surtout fait attention de ne pas faire mal et dialogue.
En tous cas, je tient a vous remercie pour ce que vous faite, vous conseiller les gens en difficultés, je suis contente d’avoir trouver votre blog il est très très intéressant.
Bonsoir cher maître!
Soyez rassuré, cher maître, vous accomplissez correctement votre devoir de transmettre l’information en vers vos lecteurs: praticiens, étudiants et patients..merci infiniment pour vos efforts.
L’approche psychologique envers nos patients est capitale. rassurer et gagner la confiance du patient représente à mon sens la première clé de réussite de tous nos actes.
merci de me lire et d’apprécier mon travail…