L’os de la mandibule est beaucoup plus dur et dense que celui du maxillaire. Les dents de sagesse du bas ont plus de racines, plus divergentes que celles du haut. La présence du nerf mandibulaire très proche complique encore plus l’extraction de la dent de sagesse inférieure. Tous ces éléments font que certaines dents de sagesse du bas sont particulièrement compliquées à extraire et ne peuvent l’être que par des chirurgiens expérimentés.
Pour une meilleure compréhension, il est préférable de lire auparavent l’article sur l’anatomie de la mandibule:ICI.
Je prendrai comme exemple le cas le plus courant; la dent de sagesse incluse en désinclusion horizontale. La couronne dentaire est généralement entourée d’un kyste péricoronaire.
Une dent en désinclusion est une dent incluse qui est entrée en contact avec la cavité buccale soit directement soit pas l’intermédiaire d’une autre dent ou d’une cavité.
Le trait d’incision principal se fait à la lame n°12 à partir du triangle rétro molaire, légèrement en vestibulaire, d »arrière en avant, jusqu’à la face distale de la dernière molaire et ensuite le long des collets vestibulaires jusqu’au 1/4 distal de la première molaire. Le trait d’incision de décharge vertical sera fait à la lame n°15 et le lambeau angulaire de pleine épaisseur sera décollé au syndesmotome faucille et à la rugine.
L’os est réséqué à la fraise à os de façon à dégager les faces distale et vestibulaire de la dent incluse jusqu’au collet en débordant sur la racine distale.
On sectionne alors la couronne dentaire à la fraise Zekria suivant un angle qui permet de retirer un premier fragment au syndesmotome faucille.
Les racines sont ensuite séparées et la distale est extraite en premier pour laisser le passage à la mésiale. Le syndesmotome faucille rend de grands services pour ces différentes opérations.
Il faut ensuite procéder au curetage du sac péricoronaire et de l’alvéole avec une curette de Lucas. Les arêtes osseuses sont émoussées à la râpe à os.
En ce qui me concerne j’ai toujours rempli les cavités osseuses avec une poudre antibiotique, de la thrombase et des éponges de collagène.
On pose deux points de suture sur le trait d’incision distal, un point sur le trait vertical, et un point inter-dentaire pour maintenir la papille inter-molaires en place.
Le patient repart les dents serrées sur un bon tampon de compresses comprimé sur la plaie et un sachet congelé dans une compresse sur la joue.
Toutes ces précautions évitent tout saignement post-opératoire et éliminent pratiquement les risques d’alvéolite.
La pose de fils résorbables est plus confortable pour les patients puisqu’elle leur évite de revenir 10 jours après pour les retirer. Mais pour les praticiens moins expérimentés il est bon d’avoir une occasion de revoir les patients pour évaluer les résultats et ainsi pouvoir progresser.