Article remis à jour le 06/02/2022
Le protoxyde d’azote est aussi appelé « gaz hilarant » pour ses propriétés euphorisantes connues depuis la fin du 18ième siècle. Ses propriétés anesthésiantes et anxiolytiques ont été découvertes en 1844 par le dentiste WELLS. Il avait été pratiquement abandonné et lorsque j’ai fait mes études, on ne le citait que pour mémoire. Une étude de 1994 l’a remis au goût du jour et depuis 2001, date de son autorisation de mise sur le marché français, on recommence à l’utiliser pour les soins dentaires chez les patients phobiques et les enfants. Je n’ai donc jamais eu l’occasion de m’en servir et me suis livré à une recherche sur internet pour pouvoir vous en parler, car je pense que ce sujet intéresse de nombreuses personnes.
Sa formule est N²O et il s’utilise mélangé à 50% (molécule pour molécule) avec de l’oxygène, par inhalation (MEOPA= KALINOX ®).
Tous les dentistes n’ont pas le droit d’utiliser le protoxyde d’azote: il faut une formation particulière. Voici ce qu’en dit le Conseil National de l’Ordre des Chirurgiens Dentistes de France:
« Tout chirurgien-dentiste souhaitant obtenir la reconnaissance de l’aptitude à l’utilisation du MEOPA, doit nécessairement communiquer au conseil national de l’Ordre (22 rue Emile Ménier – BP 2016 – 75761 Paris ou courrier@oncd.org) :
– le programme détaillé de la formation « MEOPA » suivie si cette dernière ne figure pas dans la liste des formations reconnues conformes
– l’attestation de suivi de la formation « MEOPA »
– le justificatif de suivi d’une formation aux gestes d’urgence datant de moins de 5 ans. »
Les bouteilles de MEOPA (KALINOX®) sont blanc et bleu et le gaz contenu est prêt à l’emploi en mélange équimolaire protoxyde d’azote+oxygène (N²O²).
Le cabinet doit être équipé de la trousse d’urgence habituelle et du matériel de réanimation obligatoires (voir ICI).
Le patient ne doit pas être à jeun.
La présence de deux personnes est obligatoire, mais pas forcément d’un anesthésiste réanimateur. Il s’agit plus d’une analgésie que d’une anesthésie, et une anesthésie locale reste quand même nécessaire, le patient ne perd pas conscience mais se trouve dans un état euphorique et est indifférent aux soins qui lui sont pratiqués. La relation verbale du praticien avec le patient reste indispensable pour rassurer les anxieux et les enfants.
Un masque nasal est appliqué de façon étanche sur le nez pour laisser la bouche accessible. Le patient respire normalement et deux tubulures assurent l’arrivée et la récupération du gaz pour ne pas polluer l’atmosphère, et ne pas incommoder le personnel soignant.
Une phase d’induction de 3 minutes est nécessaire.
Le patient doit être sous contrôle d’un oxymètre de pouls. Le capteur pince se fixe à l’index du patient. L’oxymétrie doit être autour de 93.
Wikipedia nous dit:
« Le principe de fonctionnement des oxymètres de pouls ou – saturomètres ou moniteurs de SpO2- repose sur l’absorption différentielle des deux couleurs émises : le rouge et l’infrarouge.
- L’oxyhémoglobine absorbe les infrarouges et laissera donc passer plus de rouge
- La désoxyhémoglobine absorbe plus le rouge et laissera donc passer plus les infrarouges.
La partie qui n’est pas absorbée est recueillie par le capteur et analysée. Cette analyse donnera donc un résultat en fonction des valeurs d’absorption de l’oxyhémoglobine et de la désoxyhémoglobine. La norme générale est SaO2 > 93 % mais dans ce cas précis, elle dépendra surtout de l’état clinique général du patient. Vérifier que l’oxymètre répond à la norme 8061-2-61. En l’absence de norme 8061-2-61, exiger que l’inexactitude soit spécifiée et inférieure à 4% entre 70 et 99% de SpO2″
(En résumé, pour les non professionnels, l’oxymètre mesure l’oxygénation du sang.)
Lorsque ces appareils n’existaient pas, nous nous guidions par la couleurs des ongles: il fallait qu’ils restent bien rose, dès qu’il viraient au violet, on augmentait la quantité d’oxygène.
Une fois l’analgésie induite, on demande au patient d’ouvrir la bouche et de continuer à respirer par le nez. De temps en temps, il faut le laisser fermer la bouche et bien respirer à fond par le nez.
Si le patient a des nausées, il faut interrompre tout le temps qu’il aille mieux. Le rythme respiratoire doit être calme et régulier.
On pratique alors l’anesthésie locale comme d’habitude. Et on procède aux actes nécessaires.
Quand on a terminé, on retire le masque, il faut s’assurer de l’état de veille du patient et le laisser reprendre ses esprits. Il peut repartir seul et reprendre ses activités normales.
Cela semble très intéressant et je regrette de n’avoir pas pu tester cette technique. Mais grâce à vous, mes lecteurs et lectrices préférés, je ne vais pas mourir idiot, et me sens d’ores et déjà parfaitement apte à m’y remettre.
Grâce à une recherche sur internet qui n’a plus aucun secret pour vous puisque vous m’avez trouvé, vous trouverez certainement des praticiens et services hospitaliers qui pratiquent ce genre d’analgésie: pour la FRANCE
1° Chercher le site du « Conseil de L’Ordre Départemental des Chirurgiens Dentistes » de votre Département
2° Et là chercher la « liste des praticiens habilités à l’utilisation du MEOPA ».
Vous pouvez aussi trouver un Cabinet Dentaire habilité aux soins sous MEOPA sur Doctolib: https://www.doctolib.fr/meopa