La prothèse assistée par ordinateur (PAO) commence à être présente dans de nombreux cabinets dentaires.
Tout d’abord, une petite mise au point: Le but nettement affiché de ce blog est de partager mes connaissances et mon expérience pour ne pas les laisser perdre. Je pense que c’est fait, j’ai déballé tout ce que je sais dans des articles, et je partage quotidiennement mon expérience en répondant aux commentaires et mails. Je continue sans arrêt à remanier, compléter et mettre à jour les articles publiés.
Je vais essayer maintenant d’aborder des sujets nouveaux, dont je ne sais rien parce qu’apparus après mon départ en retraite, et pour lesquels je suis obligé de faire des recherches bibliographiques et qui ne relèvent absolument pas de mon expérience. Je le fais pour mes lecteurs, parce que je suis mieux placé qu’eux pour le faire et parce que j’ai un regard plus critique. Je peux commettre des erreurs ou faire des confusions. J’espère que je ne dirai pas de trop grosses bêtises, mais si c’était le cas, et si des professionnels me lisent (et je sais qu’ils le font!) je les prie de m’en excuser et surtout je les incite vivement à déposer des commentaires rectificatifs au bas de mes publications.
Pour le sujet que je vais traiter aujourd’hui, les Docteurs Lionel et Josette ISRAEL (grâce au Dr. Nadine Baras) m’ont beaucoup aidé, en m’envoyant leurs articles publiés avec photos dans LE CHIRURGIEN DENTISTE DE FRANCE et dans lesquels je vais puiser largement. Aussi avec l’aide de mon fils Jean Philippe (très bien informé en la matière) , et bien sûr de mon fidèle ami le Dr.Frédéric MANOUKIAN.
Je vais donc vous parler de ce que j’ai appris sur la prothèse assistée par ordinateur (PAO). Il s’agit de techniques totalement nouvelles qui de A à Z n’ont plus rien à voir avec ce que nous avons connu jusqu’ici.
Les empreintes ne se font plus avec un matériau plastique comme du silicone, mais avec un capteur qui fait en bouche une photocopie en 3 dimensions et ce sont des empreintes virtuelles gérées par un ordinateur que le praticien fait dans son cabinet.
Pour certaines machines il faut pulvériser une poudre métallique (oxyde de titane) sur les dents pour que le capteur puisse détecter la forme des dents; pour d’autres ce n’est pas nécessaire.
Fini les nausées pendant les empreintes!!!
L’empreinte est stockée sur une clef USB et une deuxième machine va usiner directement dans un bloc de matière la pièce prothétique qui va dans la dent. Cet ordinateur n’a même pas besoin de matérialiser l’empreinte, elle peut rester virtuelle.
Cette deuxième machine peut être dans le cabinet du praticien et fabriquer directement la pièce prothétique que le praticien peut poser tout de suite. Imaginez le gain de temps et le confort pour le patient, pas besoin de dent provisoire et tout est fait en une séance!
Elle peut aussi se trouver dans un laboratoire de prothèse et servir pour plusieurs praticiens, ce qui représente un moins gros investissement. Mais dans ce cas là, tout ne peut pas être fait en une seule séance.
La machine taille un bloc de céramique avec des fraises diamantées.
La pièce sort usinée de la machine, et il faut encore ajuster l’occlusion, puis la polir.
La pièce sera collée dans la dent avec une colle spéciale après un mordançage à l’acide pour améliorer l’adhésion des surfaces.
Malgré le manque de translucidité de la céramique, le résultat esthétique final est parfaitement acceptable pour une dent postérieure.
Je n’ai pas encore d’informations concernant la précision de l’ajustage.
De nouvelles machines sont en cours d’élaboration pour pouvoir tailler des pièces plus grandes à partir de galets, et surtout pour pouvoir tailler le ZIRCON qui est plus dur, afin de pouvoir faire des armatures de bridges.
Je remercie le Dr. Israël d’avoir bien voulu apporter quelques précisions:
Bonjour, Docteur Hauteville
J’ai bien aimé votre résume sur la CFAO
Une petite précision: l’unité d’usinage est connectée en wifi
avec l’unité de prise d’empreinte et la clé USB n’est pas nécessaire.
Pour votre information je réalise depuis deux ans des bridges
de 3 à 4 éléments en une seule séance de 4 à 6 heures
La céramique est légèrement différente (disilicate de lithium) et un cycle de cristallisation d’une heure dans un four à céramique triple la dureté de cette céramique .
Quant à l’ajustage il peut être bien meilleur qu’en prothèse conventionnelle mais ce qui compte c’est le collage.
Bien confraternellement
Dr Lionel Israël
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