Site icon Conseil Dentaire Dr.Hauteville

Les parodontites agressives.

Article remis à jour le 09/02/2018.

 Il existe une forme de parodontite particulièrement agressive, qui atteint généralement des personnes jeunes. Cette maladie parodontale est encore mal définie et porte différents noms: »parodontite aiguë », « parodontite juvénile », » parodontite précoce », « parodontite à évolution rapide ».

Ces formes de parodontites peuvent être localisées à quelques dents ou généralisées. Elles touchent des sujets jeunes, de l’adolescence à 30 ans, et elles évoluent d’autant plus rapidement que le sujet est jeune. Elles ont une très nette tendance familiale et héréditaire chez des patients dont les dents ont des racines dentaires de forme conique et peu rétentives. La majorité des cas que j’ai vu touchait surtout des sujets d’ethnies asiatiques, je ne sais pas si c’est un coïncidence, mais j’ai vu aussi quelques cas sévères chez des européens.

Ça commence généralement d’emblée par une mobilité des dents contrairement à la parodontite chronique où la mobilité ne se manifeste que beaucoup plus tard.

Les agents bactériens les plus souvent présents dans ce type de parodontite sont l’Actinobacillus actinomycetemcomitans (Aa) et le Porphyromonas gingivalis. Le prélèvement se fait dans le fond des poches avec des cônes de papier absorbant qu’on dépose dans des tubes stériles à envoyer au laboratoire. Il faut demander un antibiogramme car de nombreuses souches sont résistantes.

actinobacillus actinomycetemcomitans(le courrier du dentiste)

Cette bactérie est anaérobie et généralement résistante à l’amoxycilline, mais réagit bien en présence d’acide clavulanique..

Porphyromonas gingivalis (thinkatheist.com)

Les patients ont souvent une hygiène acceptable et pas énormément de plaque dentaire.
L’infiltration microbienne se fait souvent en profondeur dans les tissus et le détartrage-surfaçage ne suffit pas. Il faut systématiquement avoir recours à un traitement antibiotique.
Je préconise de commencer l’antibiothérapie avant et pendant les séances de détartrage en raison de la virulence de souches microbiennes et de leur capacité de fixation à distance (cardiopathies).

Le métronidazole (FLAGYL®) donne d’excellents résultats. En ce qui me concerne j’ai eu les meilleurs résultats en conjuguant le métronidazole avec l’amoxycilline et l’acide clavulanique (FLAGYL®+AUGMENTIN®).En cas d’intolérance, le BI-RODOGYL® est mieux supporté. Le traitement doit durer au moins une dizaine de jours et être concomitant avec le traitement local habituel des parodontopathies.

Il faut au départ éviter les grandes chirurgies, et privilégier les détartrages surfaçages et curetages, aisi que les irrigations et désinfections des poches pour lutter contre l »infection bactérienne. L’application « in situ » de gel METRONIDAZOLE donne aussi de très bons résultats.

Un traitement général de soutient aide énormément: vitamine C et D et calcium; insaponifiable d’avocat-soja ou de maïs; et renforcement de la circulation périphérique des capillaires. J’ai beaucoup prescrit l’Hamamélis et il semble revenir au goût du jour avec la phytothérapie: il renforce la circulation périphérique et a des propriétés antibactériennes. Je prescrivais de l’HAMARUTYL (n’existe plus je crois) qui additionnait l’effet de l’Halamélis à celui de la Rutine qui améliore aussi la circulation périphérique.

Il faut surtout aider psychologiquement ces patients qui, étant donné leur jeune age, sont très choqués par ce qui leur arrive. Un point positif, est leur motivation et leur participation. J’ai personnellement réussi à guérir de nombreux cas. Il faut surtout éviter d’extraire aucune dent au départ et au besoin poser très tôt une contention en cas de mobilité.

Bien sûr, les soins d’hygiène quasi obsessionnels des patients sont indispensables à la réussite du traitement, et une maintenance régulière à vie.

Ces patients sont pour nous un véritable challenge et il arrive  que l’on ait des surprises agréables! J’ai toujours aimé les défis…

Quitter la version mobile