Article remis à jour le 25/02/2022.
Le lichen plan est une dermatose inflammatoire bénigne, sous forme de lésion blanche de la muqueuse buccale et qui prend un aspect réticulaire avec des cloisonnements. Il peut aussi se voir sous forme d’un enchevêtrement de taches rouges et de papules blanches dans sa forme « érosive ».
Il peut atteindre n’importe quelle partie de la muqueuse buccale, et dans certaines formes sévères, heureusement rares, couvrir toute la bouche. Il peut également toucher la peau de n’importe quelle partie du corps.
Son origine n’a pas encore été élucidée. Son potentiel dégénératif est faible ( 6 %). Plus élevé dans sa forme érosive.
Il atteint de façon prépondérante les femmes d’âge moyen (quatrième et cinquième décennies).
L’anatomie pathologique indiquerait une origine auto-immune du LP, mais le processus inflammatoire n’est pas évident. Il existe une réaction cytotoxique lymphocytaire T dirigée contre les kératinocytes épithéliaux.Le lichen plan buccal peut être très gênant, et surtout récidivant.
J’aime bien « le courrier du dentiste ». Voila ce qu »il dit du lichen plan: »Le lichen plan (LP) est une maladie inflammatoire d’évolution chronique et récidivante, généralement bénigne, atteignant la peau, les phanères et les muqueuses malpighiennes. L’origine exacte du LP est mal connue.
Le diagnostic positif se base sur les éléments cliniques et surtout anatomo-pathologiques.
La forme érosive doit être particulièrement surveillée:
Histologiquement, on trouve un infiltrat lymphocytaire en bande du derme superficiel associé à une nécrose kératinocytaire des couches basales … »
ÉTIOLOGIE
Les causes sont multiples: tabac, alcool, épices, l’occlusion, les épines irritatives, le tartre, une hygiène insuffisante, les caries, et surtout les métaux incompatibles et les amalgames .
Une lectrice m’envoie ces photos, voila un cas typique:
Il existe une forme atrophique(lecourrierdudentiste):
et une forme bulleuse:
TRAITEMENT
Parfois la suppression des causes suffit à faire régresser la lésion.
En cas de persistance, le traitement qui donne les meilleurs résultats est à base de corticoïdes locaux, en gel ou en suspension, et généraux si nécessaire. Une forme en suspension peut être utilisée localement en bain de bouche, puis avalée avec action par voie générale (SOLUPRED pendant une dizaine de jours).
« La prednisolone peut être prescrite en comprimés orodispersibles de 20 à 40 mg dans un 1/2 verre d’eau en bains de bouche deux à trois fois par jour.
Devant des lésions réfractaires à la corticothérapie locale ou bien une persistance de la symptomatologie, l’injection sous-lésionnelle de corticoïde à libération prolongée tel que l’acétonide de triamcinolone (Kénacort retard® : 40mg), 1 à 2ml toutes les deux semaines, donne de bons résultats.
La prednisone (Cortancyl®) est prescrite par voie systémique, en l’absence de contre-indication, à la dose de 1 mg/kg par jour pendant une durée de dix à 15 jours, puis rapidement dégressive sur un à deux mois, avec un éventuel relais par une corticothérapie locale afin d’éviter les récidives à l’arrêt » (le courrier du dentiste.
Malheureusement la tendance est à la récidive.
En cas de récidive sur une lésion bien localisée on peut avoir recours à l’ablation chirurgicale qui donne des résultats plus durables.
Pour la forme érosive l’exérèse-biopsie doit être systématique en raison de son potentiel dégénératif plus élevé.
Pour les formes plus invasives et récidivantes, il faut envisager une corticothérapie à plus long cours.
Le lichen plan n’est pas contagieux