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Les dents du désespoir et la peur du dentiste.

Article remis à jour le 05/09/2018.

Le désespoir:

Voilà, j’ai reçu ce matin un message qui m’a troublé par le désespoir qu’il renfermait, concernant l’état terminal d’une denture en destruction totale, chez une femme de 40 ans qui doit se faire extraire toutes les dents (ou presque)  pour se faire poser une prothèse mobile.

Bien sûr, je lui ai répondu, et bien sûr je vais l’aider! Mais je reçois des dizaines de messages de ce genre, généralement par mail, et je réponds donc par mail, puisque je respecte toujours le désir de mes lecteurs.

Ces personnes se sentent complètement isolées par la « peur, la honte et la culpabilité ». Je vais donc tenter d’ouvrir un forum sur ce sujet en en parlant publiquement.

Partant du cas particulier de cette personne, je vais donc élargir le champ à toutes les personnes qui, sous prétexte de la peur du dentiste (car c’est bien un prétexte) laissent une partie importante de leur corps se désagréger sans réagir. Et un jour, elles se réveillent, ayant l’impression d’avoir fait un cauchemar, mais malheureusement ce n’est pas un rêve, c’est la réalité, et comment en sortir?

Cette soi-disant « peur du dentiste », qui va jusqu’à la destruction d’une partie du corps, est en réalité un symptôme grave de dépression. Malheureusement les médecins ne s’en rendent pas toujours compte et ne suivent pas le bon chemin pour aider ces patients.

Il faut surtout saisir le premier appel au secours, car on ne peut les aider que s’ils demandent de l’aide!

Pourquoi la bouche?
Parce que la bouche est le lien avec le sein de la mère!
Parce que c’est par la bouche que l’on parle! (avec la mère).
Parce que c’est avec les dents que l’on mord! (la mère).
Parce que c’est par la bouche que l’on crie sa peur (soi disant du dentiste!).

On peut aussi fumer compulsivement des tonnes de cigarettes, c’est une autre manière de se détruire par la bouche!

On peut encore être boulimique et manger de façon exagérée, c’est aussi une manière de se détruire par la bouche!

On peut être anorexique et se suicider en ne mangeant pas ou en vomissant, par la bouche.

Et l’alcool! il passe bien par la bouche?

Bon! ne dérapons pas et revenons à notre sujet.

Ces patients sont donc de grands dépressifs, et il faut les traiter comme tels. La prescription d’antidépresseurs se justifie pleinement et c’est là que le concours du médecin est nécessaire.

Mais matériellement, en dehors des grands discours, comment les aider?
Il faut les adresser à un stomatologiste, ou dans un service hospitalier de stomatologie, pour faire des extractions multiples, avec régularisation de crêtes et pose de prothèses provisoires.
Malheureusement souvent, dans les centres hospitaliers on ne fait pas de prothèse, il faut donc une coordination avec un dentiste en ville.
Voila la procédure:

1° Consulter un stomatologiste ou un dentiste spécialisé en chirurgie buccale, ou un service hospitalier de stomatologie pour prévoir les extractions sous anesthésie générale.

2° Consulter un dentiste pour qu’il fasse une empreinte avant toute chose pour préparer un appareil provisoire..

3° Apporter l’appareil le jour des extractions pour que le stomatologiste le pose aussitôt au réveil de l’anesthésie

4° Un ou deux jours après, retourner voir le dentiste pour qu’il ajuste l’appareil.

5° Porter l’appareil provisoire pendant 3 à 6 mois.

6° Retourner voir le dentiste pour qu’il prévoit une série de rendez vous pour faire la prothèse définitive.

J’ai travaillé de longues années dans un hôpital psychiatrique, et j’y ai appris que les patients psychotiques ou névrotiques ont des pathologies comme les autres, et méritent des soins spécifiques. Nous ne sommes ni des juges ni des gardiens de la morale, nous sommes là pour soigner, et tout le monde à droit à des soins dans la dignité.

Il faut que ces patient se tiennent les coudes et s’aident les uns les autres, pour les sortir de leur isolement. Ce forum est pour eux: qu’ils en usent!

Pour conclure, je voudrais dire quelque chose que je considère comme très important. Et ceci s’adresse au publique et surtout à tous les professionnels de santé:
Nous ne sommes pas là pour juger, nous sommes là pour soigner. Tout le monde mérite des soins. La phobie du dentiste est une pathologie qui se soigne. Les toxicomanes doivent être soignés. Les suicidaires, les névrosés et les psychotiques aussi.

Mon expérience en Hôpital psychiatrique m’a appris qu’un des premier symptôme de sortie de dépression est le fait que le patient désire s’occuper de sa bouche et de ses dents. Il faut sauter sur l’occasion qui va leur permettre de se réinsérer socialement!

Cela est  vrai dans toutes les consultations dentaires: il ne faut jamais considérer ces patient comme des « cas » mais comme personnes qui soufrent profondément.

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