Article remis à jour le 02/07/2020.
Les canines sont les dents les plus importantes des arcades dentaire sur un plan stratégique. Autrefois on n’hésitait pas à extraire une canine qui poussait en malposition, mais on s’est aperçu que perdre une canine portait un grand préjudice à toute la denture, car la canine est une dent très forte, avec une longue racine, elle se trouve à l’angle de l’arcade et elle sert de guide à l’occlusion. Lorsque vous déplacez légèrement vos dents en latéralité droite ou gauche, c’est la canine qui doit servir de guide et en fin de mouvement, lorsque la mandibule est complètement en position de latéralité, les canines haut et bas doivent se trouver pointe contre pointe. C’est ce que nous appelons la « protection canine ».
Les canines sont donc des dents pour lesquelles il faut faire le maximum pour qu’elles soient à leur place, quitte à sacrifier une prémolaire pour faciliter leur positionnement correct. Je vais donc vous exposer succinctement les procédés chirurgicaux qui permettent de poser un ancrage sur une canine incluse, afin de procéder à une traction orthodontique pour la mise en place sur l’arcade dentaire.
Les canines ont d’autant plus de mal à se positionner qu’elles évoluent tardivement, vers 11 ans, après les incisives et les prémolaires, d’où la fréquence de canines incluses ou retenues ou en malposition. Les canines retenues peuvent être unilatérales ou bilatérales, et touchent plus souvent l’arcade supérieure que l’arcade inférieure. La canine peut alors se trouver en position palatine, intermédiaire ou vestibulaire.
La voie d’abord chirurgicale sera palatine ou vestibulaire selon la position de la dent. Pour la position intermédiaire, on choisira l’abord qui semble le plus proche.
L’abord palatin se fait par décollement de la muqueuse palatine en incisant le long des collets des dent et en décollant à la rugine la muqueuse palatine de l’os, de la canine du côté opposé aux molaires du côté concerné, afin d’éviter une incision en travers du palais qui pose toujours des problèmes de cicatrisation. Au cas où il y a deux canines incluses à dégager, on incise de molaire à molaire et on décolle toute la muqueuse palatine.
La couronne de la dent incluse une fois dégagée à la fraise à os
Une fois le collage réalisé on rabat la muqueuse palatine et on procède à des sutures interdentaires, en laissant dépasser le toron de fil métallique qui servira à la traction.
Quand la canine est trop haute ou trop difficile d’accès pour le collage, il faut se résoudre à poser un ancrage vissé. Il est préférable d’en avoir toujours en réserve ainsi que le forêt spécial et le petit tournevis qui sert à les visser.
L’abord vestibulaire est un peu différent dans la mesure où nous avons appris à ne pas perdre de gencive attachée, et donc à reporter celle-ci au collet de la dent retenue de façon à ce qu’elle suive la dent dans sa trajectoire et vienne se positionner en même temps qu’elle.
La résection osseuse se fait toujours à la fraise à os et l’ancrage est posé par la même technique sur la face vestibulaire de la dent.
Le lambeau est repositionné plus haut de façon à adhérer au collet de la dent et à descendre avec elle comme on tire un store (VAN ARSDALE).
Cette chirurgie à but orthopédique a fait faire beaucoup de progrès pour la récupération des canines retenues avec un souci du respect des différents éléments de la gencive en prévention des problèmes parodontaux que nous avons connu dans les débuts de ces technique chirurgicales.