Article remis à jour le 04/07/2020.
Le curetage parodontale est en réalité le curetage des des tissus de granulation l pathologiques dont sont remplies les poches parodontales.
Anciennement, la parodontite s’appelait « pyorrhée alvéolo-dentaire » ou « maladie de Fauchard », du nom du dentiste de Louis XIV qui fut le premier à la décrire.
L’inflammation provoque toujours la formation d’un tissu réactionnel, appelé tissu inflammatoire. C’est un tissu de granulation dont la fonction est d’enfermer l’infection locale et de l’empêcher de diffuser et de se généraliser.
Tout le monde n’est pas d’accord sur ce point, mais en raison de ma longue expérience clinique et surtout de mes nombreuses activités hospitalières, je n’ai jamais commencé un traitement parodontal sans une cure d’antibiotiques, pour stériliser les poches parodontales et ne pas travailler dans un sillon infecté pullulant de bactéries, si ce n’est même carrément purulent. Le BIRODOGYL (Spiramycine + Métronidazole) est l’antibiotique qui donne les meilleurs résultats sur les parodontites en raison de la forte élimination salivaire de la Spiramycine qui va donc agir doublement sur le plan local et général. L’effet de la métronidazole sur les bactéries anaérobies qui sont nombreuses dans le fond du sillon gingival, est incontestable surtout si les poches sont profondes. A plus forte raison chez les patients à risque.
En plus de son effet antibactérien, l’antibiothérapie prémunit le patient contre des complications à distance toujours possibles chez certaines personnes fragilisées. Gardons toujours en mémoire que la majorité des endocardites, des abcès du cerveau et du poumon sont d’origine dentaire.
Si on entreprend un traitement de l’infection, il faut impérativement exciser le tissu de granulation car il s’interpose entre les tissus assainis et empêche la cicatrisation des poches.
En cas de parodontite débutante, la face interne du sillon gingival est recouverte de tissu inflammatoire. Après avoir supprimé toutes les causes de la maladie, après avoir établi une hygiène convenable, et avoir détartré les dents et surfacé les collets, il faudra procéder au curetage du fond du sillon gingival. Ce curetage se fait par secteur de 5 ou 6 dents sous anesthésie locale. Rien n’empêche d’ailleurs de faire en une fois le détartrage profond, le surfaçage et le curetage en même temps, à condition d’avoir quand même nettoyé et assaini la bouche comme avant tout acte chirurgical.
Il faudra utiliser deux jeux différents de curettes : des instruments légèrement émoussés pour surfacer les tissus dentaires sans trop les endommager, et d’autres extrêmement affûtés pour les tissus gingivaux qui doivent être excisés de façon nette et franche.
Un pansement chirurgical protecteur est posé sur le collet des dents et les gencives en fin d’intervention. Il s’agit d’une pâte cicatrisante et antiseptique que le patient devra garder 4 ou 5 jours. Le brossage de cette zone étant impossible pendant ce délai, il faudra prescrire des bains de bouche à la chlorhexidine sans alcool, plusieurs fois par jour et surtout après les repas. A la dépose du pansement, on refait un nettoyage léger sans toucher à la gencive. Bien sûr, juste après l’intervention et encore après la dépose du pansement, le patient devra avoir une alimentation molle et un brossage très léger, avec une brosse chirurgicale, sur le secteur opéré et continuer les bains de bouche.
C’est une intervention superficielle qui donne très peu de suites désagréables et de douleurs, un antalgique simple suffit pour le confort du patient.
Si l’indication a été bien posée, les résultats sont excellents. Comme toujours, il faudra prévenir le patient qu’aucun résultat n’est acquis définitivement sans une maintenance et une hygiène rigoureuses.