Article paru en août 2011 et remanié le 19/08/2018.
L’assistante dentaire est un élément déterminant dans un cabinet dentaire.
Ce serait trop d’injustice de parler de tout ce qui concerne le chirurgien dentiste et les patients qu’il soigne, et d’oublier de mettre en valeur le rôle capital que joue son assistante. A mon avis elle compte bien pour 50 % dans la réussite du travail accompli, et elle reste toujours dans l’ombre du praticien, on ne connait que son prénom, mais que ce soit Fabienne ou Roselyne, elles sont fidèles au poste, et elles occupent un poste clef permettant au praticien de se décharger entièrement sur elles pour un certain nombre de tâches..
Malheureusement, un grand nombre de praticiens, sans doute peu sûr d’eux même, réprimandent leur assistante en présence du patient, ou rejettent la faute sur elle dès qu’il y a un problème, où encore se plaignent d’elles auprès des patients. Il ne font que se rabaisser eux même, car il y a lieu de se demander pourquoi ils se font assister par des personnes qui ne leur conviennent pas…et pourquoi ils n’arrivent pas à en trouver à leur convenance!
J’ai été enseignant dans les écoles d’assistantes, et un grand nombre d’entres elles me connaissent (si elles ne sont pas déjà parties à la retraite!), et ce blog leur est aussi destiné, et j’espère qu’il leur apporte ce qu’elles recherchent.
Accueil et réception
C’est un rôle capital, répondre au téléphone, donner les rendez-vous, gérer le carnet de rendez-vous en prévoyant le temps pour chaque intervention, laisser des petits vides pour les urgences et pour le repos du praticien, répondre aux questions des patients et ne déranger le praticien qu’en extrême nécessité, filtrer les appels. Savoir faire la différence entre une vraie urgence et une fausse. Préparer le planning pour la journée de travail.
Travail administratif
Tenir le fichier à jour, faire la télétransmission avec la sécurité sociale et les mutuelles avec la carte vitale et la carte de mutuelle, ouvrir et trier le courrier.
Gérer le courrier, les factures, et les notes d’honoraires.
Maitresse de maison
Veiller à ce que le ménage soit fait parfaitement, remettre en ordre la salle d’attente, renouveler les revues, gérer les abonnements, s’occuper des plantes ou des fleurs …etc…veiller à ce que les toilettes soient propres toute la journée.
Ces tâches sont tellement importantes qu’il faudrait une personne à temps plein pour les remplir, une réceptionniste-secrétaire, mais le prix du salaire et des charges sociales sont prohibitifs pour un praticien exerçant seul, d’où la multiplication des groupes de praticiens associés, ou le recours à des systèmes téléphoniques ou internet pour les rendez-vous.
L’assistante proprement dite
Elle gère l’instrumentation, nettoie et décontamine les instruments après usage, les classe par boites, plateaux ou sachets et les stérilise. Elle nettoie et aseptise le gros matériel qui n’est pas de la responsabilité de la femme de ménage. Elle doit refaire ce travail entre chaque patient. Elle prépare les instruments nécessaires pour chaque rendez vous et elle s’assure qu’il y a la quantité nécessaire d’instruments stériles pour chaque demi-journée. Elle prépare la table opératoire pour chaque intervention.
Elle gère le stock des fournitures et passe commande chez les fournisseurs afin que le praticien ne manque jamais de rien dans son travail.
Elle assure la liaison avec le prothésiste et veille à ce que chaque travail soit livré en temps et heure pour le rendez vous de chaque patient.
L’assistance au fauteuil ou aide opératoire ou travail à quatre main est la partie la plus délicate de son travail, mais aussi la plus valorisante, car elle a un rôle à part entière à jouer. De son travail dépend la réussite ou l’échec d’une intervention : si l’assistante aspire le greffon de gencive qu’on a mis 20 minutes à disséquer, c’est une véritable catastrophe, car en plus, il n’y a plus assez de place pour en prélever un autre. Si l’assistante fait un faux mouvement, ou si le lambeau qui est maintenu par l’écarteur lui échappe, il peut en résulter de graves déchirures des tissus avec les fraises à grandes vitesse ou avec les bistouris extrêmement tranchants. Son habilité manuelle et sa vigilance à être toujours en synchronisation avec l’opérateur sont des éléments déterminants dans la précision du travail. De plus, elle se trouve de l’autre côté du patient et a un angle visuel différent du champ opératoire: elle voit des choses que le praticien ne voit pas; à lui d’être assez intelligent, et modeste, pour accepter que son aide opératoire fasse un petit signe discret pour indiquer qu’elle voit quelque chose qu’il ne semble pas avoir vu. Cette étroite symbiose entre l’opérateur et son aide ne peut qu’améliorer la qualité et la sécurité de l’intervention. L’assistante économise un certain nombre de gestes au praticien en rendant son travail moins fatiguant et moins stressant.
La relation praticien patient existe aussi entre le patient et l’assistante et le transfert est parfois plus fort sur elle que sur le praticien lui même, car elle a une image maternelle. Je n’oublie pas qu’il y a des assistants masculins, mais en ce qui me concerne, je crois qu’il est préférable que les dentistes femmes soit assistée par des hommes, et les dentiste hommes par des femmes, car il y a sans aucun doute un bénéfice à tirer de l’image de couple parental vis-à-vis du patient.
Comme vous le voyez, le tandem praticien-assistante est une équipe, et le praticien a tout intérêt à bien former son assistante, à bien la traiter, bien la payer et aussi toujours la valoriser vis-à-vis du patient, pour la garder le plus longtemps possible s’il en est satisfait, et ce pour le pus grand bien du patient qui n’en sera que mieux soigné et du praticien qui, tout en restant « le patron »pourra se décharger d’un certain nombre de tâches.
La formation de l’assistante dentaire dure 2 ans pendant lesquels elle partage son activité en deux partie: mi-temps de stage dans un cabinet dentaire, mi-temps de cours théoriques dans une école spécialisée dont la plus officielle est la CNQAD (Commission Nationale pour la Qualification des Assistantes Dentaires). Au terme de sa formation elle est « assistante dentaire qualifiée ». Je ne me souviens plus très bien quel niveau de base qu’il faut pour intégrer cette formation, mais je pense qu’il faut au moins le BEPC sinon peut être le Bac.
Probablement que beaucoup de choses ont changé ces dernières années
Merci Fabienne!
PS. Fabienne a été la cerise sur le gâteau de mes dernières années d’exercice, mais je tiens à remercier Chantal, Patricia, Evelyne, Edith, Karine, et Lysiane…sans oublier toutes les infirmières qui m’ont assisté dans les hôpitaux publics. Et ma fille! qui servait de remplaçante chaque fois que j’étais en panne!