L’abcès serpigineux est un abcès d’origine parodontale qui a très bien été décrit par Maurice Roy aux alentours des années 1920-1930. Il s’agit d’une infection qui se situe entre les deux incisives centrales supérieures et qui débute du côté palatin au niveau de la papille palatine.
Un abcès « serpigineux » est une infection qui démarre en un point pour aboutir à un autre en rampant comme un serpent.
Il est généralement dû à la morsure des incisives inférieures sur la papille palatine consécutive à une supraclusie incisive chez des patients dont l’occlusion correspond à une classe II division 2 dans la classification d’Angle. Les incisives du bas viennent blesser de façon répétitive la gencive palatine des incisive supérieures, et des aliments sont tassés en force dans le sillon gingival palatin pendant la mastication.
Il se crée alors une poche parodontale palatine des deux incisives supérieures qui évolue en profondeur, détruit l’os du septum interdentaire et le cément* de ces deux dents, traverse toute l’épaisseur alvéolaire pour finir par fistuliser en vestibulaire (d’où son appellation de « serpigineux », de serpent).
En l’absence de traitement, l’abcès évolue inexorablement vers la perte des deux incisives centrales supérieures.
Le traitement d’urgence est l’antibiothérapie, suivie d’une chirurgie par lambeau avec comblement osseux (voir:ICI) et la pose provisoire d’une gouttière de surélévation occlusale, pour stopper le processus causale qui est la morsure de la papille palatine par les incisives du bas. Après guérison, un traitement orthodontique ou prothétique doit corriger définitivement ce défaut afin d’éviter toute récidive.