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La bouche et la santé mentale.

La bouche pourrait être considérée comme le reflet de la santé mentale. Mais est-ce la bouche qui agit sur le mental, ou le mental sur la bouche?

Je correspond en ce moment par mail avec un grand nombre de personnes qui ont des problèmes buccaux très difficiles à résoudre et qui virent à la dépression. Et j’apprends d’elles énormément de choses que je savais déjà, mais que je n’avais pas synthétisées de même  manière. J’écris cet article pour elles, elles se reconnaîtrons certainement, mais aussi pour les centaines d’autres personnes qui n’ont pas osé me contacter et qui trouveront peut-être ici un peu d’aide et de réconfort.

Il s’agit de névralgies, d’algies vasculaires, de névrites post-opératoires, de mycoses récidivantes, de lichens plans, de leucokératoses, de reflux gastro-oesophagiens et parfois de problèmes purement dentaires (polycaries, parodontopathies, bruxisme, , prothèses dentaires …etc…).

Bien sûr je corresponds avec ces personnes de façon individuelle, hors blog, car en médecine, la confidentialité est la base de la relation praticien-patient, mais j’écris cet article pour qu’elles sachent qu’elles  ne sont pas seules dans  la même situation, et qu’à la limite une discussion (un forum?) entres elles les aideraient énormément. Mais déjà cet article fera un lien entre elles. Rien ne les empêche d’ailleurs de poster des commentaires au bas de cette publication si elles le désirent.

Comme je l’ai déjà dit, la bouche est très investie sur le plan psychologique: mais je vais encore le redire, car depuis, j’ai encore avancé et peut être que je ne le redirais pas exactement de la même manière.
La bouche est la porte de la vie. C’est par là que la vie est entrée à la naissance: la première respiration, le premier cri et ensuite la première tétée. Pendant les premiers mois (années?) la bouche reste liée à la mère: sein, biberons, repas. Sans mère, le bébé ne survit pas, il meurt. Imaginez l’angoisse du bébé de perdre sa mère!!!
On peut donc, sans risque de dire une énormité, dire que toute la vie durant, le lien bouche-mère reste gravé dans la mémoire de l’ordinateur-cerveau et est une cible particulière pour les somatisations.

Les personnes fragiles psychologiquement vont donc vivre leur BOUCHE différemment.

Le même thème  revient toujours dans les mails que je reçois , et il y a presque la même phrase: « le médecin me dit que c’est psychologique, que je suis déprimé(e), alors même que c’est ce problème buccal qui me persécute et est la cause de ma dépression ». Ce qui veut dire, en d’autres termes qu’on ne sait plus si c’est la dépression qui est cause du problème ou si c’est le problème insoluble  qui  est cause de la dépression.

Et moi, je vais leur dire ici, maintenant: ce sont les deux! ça marche dans les deux sens!
Une personne fragile va avoir un problème, elle va le capter, se fixer dessus, l’amplifier, et le laisser envahir sa vie, jusqu’à la dépression.
Une personne non fragile va avoir le même problème, va le minimiser  une fois rassurée, va considérer que c’est transitoire et qu’un peu de temps est nécessaire, et cela désamorcera la pompe à angoisse.

Donc: comment peut-on aider ces personnes fragiles qui n’ont pas su surmonter leur problème et l’ont laissé envahir leur vie?
Je tiens à préciser que je ne parle ici que de ma propre (longue) expérience et que je n’ai reçu aucun enseignement en ce domaine.

Je vois trois manières de les aider:
Par une écoute attentive de ce qu’elles disent et il est indispensable évidemment de faire tous les examens nécessaires pour s’assurer qu’il n’existe aucune lésion ou maladie grave, afin de ne pas passer à côté d’une pathologie lourde sous prétexte « que c’est psychologique » et aussi pour  les rassurer.

En leur expliquant bien que puisqu’il n’y a pas de maladie grave, il ne doit plus y avoir d’angoisse, leur vie n’est pas en jeu! La douleur non accompagnée d’angoisse est beaucoup plus facile à supporter (voir sophrologie: ICI. et ICI). Après avoir épuisé toute la pharmacopée d’antalgiques, elles peuvent essayer d’apprivoiser la douleur, comme un fauve, et de vivre avec. De trouver des activités très prenantes (comme mon blog!), qui ne laissent plus beaucoup de place pour penser à autre chose, et de se tourner vers les autres au lieu de se regarder le nombril dans une glace…Les autres ….les autres sont là, vous pouvez les aider, ils peuvent vous aider.
Le verbe latin « relegare » a donné en français le mot « religion », qui en réalité veut dire « reliance », c’est à dire « ce qui relie les humains entre eux ».Qu’en pensez vous?…
Malheureusement, les différentes croyances religieuses ont abouti à l’aberration que sont les guerres de religions.

3°De leur prescrire temporairement pendant 6 à 12 mois des antidépresseurs non hypnotiques comme la venlafaxine (EFFEXOR®) ou l’escitalopram (SEROPLEX®), ou même de l’amitriptine (LAROXYL®) à des doses thérapeutiques et non pas à des doses légères dites « antalgiques ». Et des  vitamines B1-B6 qui ne s’appellent pas « vitamines antinévritiques » par hasard.

Je voudrais encore leur dire, à ces personnes en détresse, qu’il n’y a aucune honte à demander de l’aide. Qui n’a jamais eu besoin d’être aidé un jour ou l’autre? Pourquoi ne pas consulter un PSY? On ne sait pas si la dépression vient du problème ou si le problème vient de la dépression, mais de toutes façons, dans les deux cas cela peut les aider.

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