Article remis à jour le 09/10/2022.
Cet article est un des plus lu de mon blog, pour une raison fort simple: 50 % des mycoses que l’on traite ne sont pas des mycoses mais des reflux gastriques (RGO)et il s’agit d’erreurs de diagnostic.
Les mycoses de la muqueuse buccale sont des lésions très variées qui peuvent être blanches, noires, marron ou même parfois orange ou verdâtres!. Il n’y a jamais de certitude du diagnostic à l’examen clinique car il n’ y a aucun signe pathognomonique: seul le prélèvement et analyse en laboratoire peut donner une certitude.
La quasi totalité des mycoses buccales est due à un champignon: le Candida Albicans.
- Sur la face interne des joues, il provoque des lésions blanches en forme de traînées appelées: MUGUET.
- A la commissure des lèvres, des petites plaques blanches appelées PERLÈCHE (il est à noter que la perlèche est dans de rares cas due à un streptocoque). La perlèche est plus fréquente chez les personnes âgées ayant une édentation non ou mal compensée avec une forte diminution de la « dimension verticale », appelée aussi hauteur d’occlusion.
- Sur la langue, elle fait des traînées blanches qui peuvent ressembler à celle du RGO.
D’une manière générale, les porteurs de prothèses en résine sont plus sujets aux mycoses et doivent respecter une hygiène et une désinfection rigoureuse de leur appareillage. Il est même parfois nécessaire de procéder au rebasage ou au remplacement de la prothèse lorsque la résine devient trop poreuse. Voir ICI.
-Sur la langue, la mycose se manifeste plus souvent par des pilosités noirâtres.
La mycose de la langue peut aussi être blanche, on peut la confondre avec le lichen plan
Je tiens à préciser, que la « langue blanche » ne signifie pas obligatoirement « mycose « contrairement à ce que le grand public, et malheureusement souvent les médecins, croient. La langue blanche est bien plus souvent due à des problèmes de reflux gastrique. En cas de doute il faut faire un prélèvement et une analyse en laboratoire. Le prélèvement pour examen en laboratoire est le seul examen sûr qui évite des erreurs. Actuellement un grand nombre de « mycose » sont rebelles au traitement anti-mycosique pour la simple raison que ce ne sont pas des mycose mais des reflux gastriques.
Les mycoses sont favorisées par le manque de salive(xérostomie), et une hygiène buccale insuffisante. Elles se développent souvent au cours de traitements par antibiotiques car la destruction de certaines bactéries favorise la prolifération des champignons.
Elles sont contagieuses et peuvent se transmettre des muqueuses génitales à la muqueuse buccale et vice versa.
On assiste actuellement actuellement à une très grosse vague de mycoses buccales, raison pour laquelle cet article est très lu. Je pense que cela est dû en partie à la libération des pratiques sexuelles. Etant pour une sexualité épanouie, je conseillerais donc des bains de bouche au bicarbonate de sodium après les relations bucco-génitales en cas de doute, ou tout simplement un bain de bouche commerciale fongicide et bactéricide.
Diagnostic différentiel des mycoses de la langue.
Une des raisons pour lesquelles cet article est le plus lu du blog est que bon nombre de reflux gastriques (RGO) sont pris pour des mycoses, et évidement le traitement antimycosique ne donne aucun résultat.
TRAITEMENT DES MYCOSES BUCCALES
L’utilisation d’antifongiques locaux doit être privilégiée en premier (DAKTARIN®, FUNGIZONE®) et ne recourir aux antifongiques généraux en comprimés, comme la terbinafine (LAMISIL®), qu’en cas d’échec, car ces derniers présentent une toxicité certaine sur le foie. En cas de traitement par voie générale il faudra faire des contrôles réguliers de la fonction hépatique. La griseofulvine (GRISEFULINE®) est nettement moins toxique mais aussi moins efficace. Le Fluconazole (TRIFLUCAN®) est un antifongique systémique très prescrit actuellement.
Chez les porteurs de prothèses mobiles, il est conseillé, pendant la durée du traitement, de mettre du DAKTARIN® gel buccal dans la prothèse avant de l’insérer en place.
L’acidification favorise l’apparition de mycoses, pendant le traitement, les bains de bouche au bicarbonate de sodium sont donc conseillés.
Pour les personnes sujettes aux mycoses récidivantes, il faudra faire un traitement antimycosique local systématique à chaque traitement antibiotique.
Le praticien odontologiste doit, par l’interrogatoire du patient lors de la première séance, connaître tous ses antécédents, et mettre à jour au fur et à mesure son dossier. En particulier, pour les femmes sujettes aux candidoses vaginales qui sont très fréquentes, prescrire des ovules antifongiques (GYNO DAKTARIN® 400 mg) à chaque prescription d’antibiotiques et ce pendant toute la durée de l’antibiothérapie.