Article remis à jour le 04/07/2020.
Le détartrage surfaçage des dents est un acte dont il ne faut pas sous estimer l’importance, au vu du prix dérisoire que lui accorde la sécurité sociale. Heureusement un réajustement récent à amélioré les choses mais c’est encore très largement insuffisant et pas incitatif pour le praticien.
Le détartrage.
Le détartrage est le décollement et la suppression du tartre.
Le tartre est un agglomérat de bactéries réunies entres elles par une gangue calcique
La première étape du traitement parodontal après l’enseignement de l’hygiène sera obligatoirement le détartrage des dents.
Il y a deux sortes de tartre:
–le tartre salivaire est le plus abondant et le plus visible, il est blanchâtre ou jaune clair, il est produit par la salive; il est assez mou à la surface et de plus en plus dur dans ses couches plus profondes. C’est un agglomérat de bactéries, de cellules épithéliales mortes rejetées par les muqueuses buccales, de mucopolysaccharides issus de la salive, et le tout enrobé dans une gangue calcique puisée dans les sels minéraux de la salive. Il est poreux et à la loupe ressemble à un corail. Il a une odeur forte et fétide due aux fermentations bactériennes.
-le tartre sérique est plus en profondeur et ne se voit que si on écarte un peu avec un instrument la marge gingivale du collet de la dent. Il est de couleur plus sombre, marron, noir ou verdâtre. Il contient des élément du sang comme des globules blancs et des globules rouges décomposés qui lui donnent sa couleur sombre due aux produits de décomposition de l’hémoglobine (bilirubine, biliverdine, rubigine qui sont des sels biliaires que l’on retrouve dans la bile). Il est issu des micro-saignements de la gencive qui se sont calcifiés avec la salive. Il est très dur et très adhérent aux tissus dentaires, plus difficile à détacher de la dent que le tartre salivaire, et tout aussi nuisible à la gencive.
Le détartrage se fait tout d’abord avec un appareil à ultrasons, muni d’une petite lame recourbée mousse, que l’on glisse le long de la surface de la dent jusqu’au contact du tartre. Il est important que la lame ou insert soit mousse non tranchante pour ne pas entamer les tissus dentaires, notamment le cément en particulier qui est très tendre. La vibration ultrasonore de l’instrument clive le tartre qui se détache de la dent; l’irrigation pour le refroidissement sert en même temps à nettoyer le champ opératoire et à améliorer la visibilité du praticien. Le praticien règle la puissance de l’appareil en fonction de la sensibilité des collets des dents et c’est au patient de lui indiquer la limite trop douloureuse à ne pas dépasser. C’est un travail long et fastidieux aussi bien pour le praticien que pour le patient mais il faut y consacrer le temps nécessaire, chose que la Sécurité Sociale n’a malheureusement pas encore compris, et le prix qu’elle accorde à cet acte est dérisoire et totalement hors de proportion avec le temps réel qu’il faut pour un bon résultat.
La finition, surtout pour le tartre sérique se fait avec des instruments manuels, type faucille, ou en forme de crochet:
L’instrument ci-dessus (mini-CK6, de la série Crane Kaplan) sert à la finition du détartrage.
Le surfaçage, en dernier lieu sert à râcler le cément ramolli infiltré par les bactéries, et pour le surfaçage des racines qui doivent être parfaitement lisses afin de ne pas retenir trop facilement le tartre. C’est la raison pour laquelle un bon détartrage s’appelle « détartrage-surfaçage ».
Le surfaçage se fait avec des curettes type Gracey
Je précise que j’ai toujours enseigné qu’il ne fallait pas faire le surfaçage du cément avec des instruments trop affûtés, pour ne pas trop entamer les tissus durs de la dent. A l’inverse, le curetage de la gencive qui doit se faire avec des curettes extrêmement tranchantes pour cliver le tissu de granulation du tissu sain de façon nette et franche.
Le détartrage doit toujours être terminé par un polissage avec une brossette rotative enduite d’une crème légèrement abrasive pour polir tous les tissus dentaires.
On peut aussi utiliser un aéropolisseur, sorte de « karcher » qui envoie un jet d’air comprimé avec de l’eau et du bicarbonate de soude qui donne un excellent fini au polissage et qui ne présente aucun danger ni pour la dent ni pour la gencive.
Le détartrage-surfaçage des dents peut être associé avec le curetage des gencives que nous aborderons prochainement, et dans ce cas là se fait généralement par secteur de 5 dents sous anesthésie locale. Voir ICI!
Il est recommandé durant les 5 ou 6 heures qui suivent un détartrage de ne pas fumer, ne pas boire de thé ni de café ni de vin rouge, ( pas betterave, myrtilles etc…) car la dent pendant ce délai est particulièrement réceptive aux colorants. En effet, le surfaçage laisse les extrémités des canalicules (tubulis) ouvertes et réceptives. Passé ce délai, l’émail et les autre tissus de la dent auront puisé des sels de calcium dans la salive et auront refait une couche bien minéralisée protectrice.
L’utilisation de certains dentifrices « sensitive » apporte des éléments supplémentaires pour boucher l’extrémité des canalicules.